LINC n°48 – Lettre d’information No Corrida – 1er janvier 2021

Lettre d’information mensuelle de l’association No Corrida – N°48 – 1er janvier 2021

No Corrida est une association 1901, membre de la Fédération des Luttes pour l’Abolition des Corridas (FLAC), du Réseau International Antitauromachie (RIA), du Collectif Animal Politique, du collectif Tauromaquia Es Violencia et de Convergences Animaux Politique

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Vœux pour 2021

L’année 2020 a été particulièrement éprouvante pour les humains, mais la crise sanitaire a apporté un répit inespéré de très grande ampleur pour les veaux, taureaux et chevaux envoyés aux arènes. Un recul de 85 à 90% des corridas a été observé dans les huit pays tauromachiques et nous nous réjouissons pour tous les animaux qui ont ainsi été exemptés d’une agonie épouvantable. En 2021, No Corrida présente tous ses meilleurs vœux pour un monde moins cruel et moins nocif envers toutes les formes de vie. Nous nous y emploierons du mieux possible, à la hauteur de nos moyens, par nos actions, des plus humbles aux plus ambitieuses.

Vous pouvez nous aider en nous soutenant financièrement et bénéficier à cette occasion d’une déduction d’impôt en adhérant ou en faisant un don à notre association à tout moment de l’année (remise égale à 66% du montant versé).

En 2021, nous continuerons à dénoncer et à combattre sans relâche les pratiques barbares qui s’exercent à l’encontre des taureaux de tous âges destinés à un supplice atroce lors de corridas et, plus généralement, de tous les animaux qui subissent des traitements cruels. Notre combat englobe la protection des mineurs exposés de façon irresponsable et traumatisante aux violences commises sur des animaux innocents. Progresser sur ce front permettra de faire reculer encore plus vite l’ignominie des spectacles de mort, jusqu’à l’abolition.

A la une

89% de corridas en moins en Espagne et 86% en France, en 2020 par rapport à 2019

Par rapport à l’année 2019, la saison des corridas a été réduite de 89% en raison de la pandémie et des restrictions sanitaires. Cette chute drastique a également entraîné la perte de plus de 15 000 emplois dans le secteur tauromachique.

Outre les 13 corridas qui ont eu lieu avant la déclaration de confinement, de juillet à la fin de la campagne en novembre, 75 corridas ont été organisées en Espagne (corridas de toutes sortes, incluant les novilladas, etc.). En 2019, ce chiffre pour la même période était de 793. Du fait également de la limitation radicale de la fréquentation publique des places imposée par les autorités, la grande majorité des corridas organisées de juillet à novembre (61 au total sur 75) ont pu être tenues essentiellement grâce aux revenus de leur diffusion télévisée ou du parrainage de certaines institutions.

Quant à la France – dont les données s’ajoutent à celles de l’Espagne en ce qui concerne les bilans et les statistiques de chaque saison – les corridas cette année ont été de 15, contre 105 en 2019, ce qui représente une réduction de 86 %. Parmi les villes taurines françaises qui ont tenu des corridas, citons Nîmes, Arles, Béziers et Dax.

Plus de détails en cliquant ici.

Intervention de Roger Lahana devant le Conseil Constitutionnel de l’Equateur, 17/12/20

Le Conseil Constitutionnel équatorien s’est réuni à Quito le 17 décembre 2020 à la suite d’un recours en inconstitutionnalité déposé par un lobby taurin local en vue d’invalider le vote pour l’abolition des corridas obtenu lors d’une consultation populaire en 2011 mais jamais appliqué depuis. L’audience s’est déroulée par Zoom en raison de la pandémie. Elle a rassemblé 65 participants, dont les cinq juges constitutionnels (parmi lesquels trois femmes) et une greffière, venus plaider pour ou contre la validité du vote de 2011. Dans ce cadre, Roger Lahana, en tant qu’Amicus Curiae, a présenté en espagnol un document juridique formel en appui des arguments abolitionnistes.

Le but de cette intervention faite au nom de la FLAC et de No Corrida, était de démontrer deux mensonges éhontés des procorrida au sujet de la France dans le mémoire qu’ils ont fait parvenir à la Cour. Ils prétendaient en effet – à tort – que dans notre pays la tauromachie est toujours au Patrimoine Culturel Immatériel et que les corridas sont protégées par la Constitution française. Sur ce dernier point, Roger Lahana a repris les principaux éléments du texte d’un autre Amicus, rédigé par un avocat équatorien résident en France, Maître Diego Arias, qui n’a pas pu participer aux débats pour des raisons de procédure. Son analyse traduite en français figure également sur notre site.

La traduction en français de l’intervention de Roger Lahana, suivie du texte original en espagnol, ainsi qu’une vidéo de son passage peuvent être vues en cliquant ici.

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France

No Corrida agit en partenariat avec d’autres structures anticorrida, soit en tant que co-organisateur, soit en relayant des actions de collectifs ou associations qui se mobilisent dans leurs régions. Ces informations sont rassemblées dans la section nommée Actions, qui est accessible directement sur la page d’accueil ou en allant dans le menu Agir.

Sophie Maffre-Baugé, présidente du COLBAC, parmi les 25 personnalités biterroises qui ont marqué 2020 selon le Midi Libre

Le dynamisme sans limites montré par Sophie Maffre-Baugé, présidente du COLBAC, lui a valu d’être choisie parmi les 25 personnalités biterroises qui ont marqué 2020 selon le Midi Libre. Une belle reconnaissance, largement méritée ! Bravo Sophie et bravo le COLBAC !

Le Chef étoilé Gilles Goujon adresse une mise en demeure à la FLAC pour diffamation

Le 10 décembre, l’avocat de M. Goujon a adressé une mise en demeure à la FLAC dont on n’a pas bien compris la logique ni le fondement juridique (sauf erreur de notre part, la liberté d’expression est encore autorisée par notre Constitution). En effet, la FLAC a simplement réagi au fait que M. Goujon a précisé dans les médias qu’il a nommé son restaurant « L’Alternative » en hommage à la tauromachie, déclarant au Midi Libre : “A commencer par la référence à la tauromachie. Béziers étant une ville taurine, l’alternative c’est quand le jeune torero vient pour la première fois devant ses trois premiers toros”. Or, si on comprend bien le courrier envoyé par son avocat, cet hommage à la tauromachie lui semblerait désormais porter atteinte à son propre honneur et à sa propre considération.

Thierry Hély, président de la FLAC, a donc apporté une réponse publique à cette mise en demeure. Il y précise qu’il est bien évident que si le restaurateur avait appelé son établissement “L’Essai transformé” et que la FLAC y avait vu une apologie du rugby, cela n’aurait posé aucun problème. Il faut rappeler que c’est Gilles Goujon lui-même qui a mentionné dès le début le lien entre le nom de son restaurant et la tauromachie et que c’est ce même Gilles Goujon qui s’est estimé diffamé parce qu’on le lui fait remarquer. S’il est diffamant à ses yeux d’être soupçonné de faire l’apologie de la corrida, s’il pense que cela porte atteinte à son honneur et à sa considération, alors nous sommes bien d’accord avec lui : la corrida est bien une atteinte à son honneur et à sa considération. Il lui suffit alors de déclarer publiquement qu’il ne souhaite en aucun cas en faire l’apologie. Il devrait au contraire bien préciser que le mot « alternative » utilisé pour dénommer son restaurant n’a aucun lien avec la corrida et qu’il regrette de l’avoir laissé penser par ses propos dans le Midi Libre, dont il n’avait pas mesuré le côté déshonorant selon les termes de son avocat. Nous serons enchantés de le soutenir pour une telle mise au point.

Non, la corrida n’est pas constitutionnelle en France

À l’occasion de l’audience devant la Cour constitutionnelle de l’Equateur le 17 décembre 2020, la question de la prétendue constitutionnalité de la corrida en France a été abordée. L’intervention de Roger Lahana à ce sujet s’est appuyée sur la déposition de l’avocat Diego Arias qui réside en France. Nous avons publié de très larges extraits de son document qui établit de façon claire et incontestable que la corrida n’est pas protégée par la Constitution en France.

La prétendue protection constitutionnelle dont jouirait la corrida en France est une distorsion sérieuse de la réalité. En France, le Conseil constitutionnel ne procède qu’à un examen de la constitutionnalité des normes sans entrer dans la constitutionnalité des pratiques. Il s’est prononcé le 21 septembre 2012 sur la constitutionnalité de définir une partie de la France comme bénéficiaire d’une exception à la loi sur un unique critère géographique.

La corrida est un délit pénal sanctionné par la loi, à l’exception de 10% du territoire où elle bénéficie d’une immunité de peine, ce qui n’enlève rien au fait qu’elle est un délit. Les Sages n’ont en aucun cas affirmé que la tauromachie est constitutionnelle et ils n’ont modifié en rien l’article de loi du Code Pénal qui définit les corridas comme relevant de « sévices graves ou d’actes de cruauté envers un animal ».

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La mairie de Nîmes “indemnise” Casas à hauteur de 200 000 euros

Peu importe les SDF qui survivent à Nîmes avec les plus grandes difficultés, peu importe les commerces qui s’effondrent en raison de la crise sanitaire. Pour la mairie de Nîmes la priorité est ailleurs : elle va verser plus de 200 000 euros à Simon Casas pour les corridas annulées du premier semestre 2020. Objectif Gard explique qu’une telle “indemnisation” est prévue dans le contrat de délégataire de SCP (Simon Casas Production). Il avait pourtant été annoncé il y a quelques mois qu’aucune indemnisation ne serait versée pour les corridas annulées. Un mensonge de plus, comme cela est de coutume quand il s’agit du marché des corridas.

EELV Nîmes a répliqué à cette annonce choquante par un communiqué que nous avons reproduit dans son intégralité. Il s’intitule « L’aficion n’a pas de prix ».

Arles, ville pauvre, pauvre ville (par Dominique Arizmendi)

Arles, comme de nombreuses villes taurines, est plus endettée que la moyenne des autres villes comparables. Depuis peu seulement, elle n’est plus sous tutelle. Arles est une ville pauvre, malgré les taxes foncières et d’habitation les plus élevées du secteur. Pas de création d’emplois – les jeunes et moins jeunes doivent aller chercher ailleurs, certains jusqu’à Marseille ou Montpellier. Parfois, ils quittent leur ville, fatigués de tant de distance à faire quotidiennement. Les boutiques et magasins ferment les uns derrière les autres. Arles ne survit que grâce au tourisme et aux “vieilles pierres” gallo-romaines.

Mais, en pleine crise sanitaire, crise agricole, crise économique pour les commerçants, hôteliers et restaurateurs, le projet qui motive ce maire cinq mois à peine après son élection, c’est dépenser le peu d’argent que la ville possède en créant un “Toropôle”.

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International

Action internationale contre une tentative d’invalider l’abrogation de la corrida en Equateur obtenue par une consultation populaire en 2011

Lors d’une consultation populaire en Équateur en 2011, la capitale Quito a statué pour l’élimination des spectacles dont le but est de tuer l’animal. L’interdiction des spectacles taurins n’est pas venue du gouvernement de l’époque, mais bien des habitants de cette ville. Le lobby taurin au sein du gouvernement en complicité avec le conseil municipal, a cependant émis une ordonnance qui a permis aux corridas de se poursuivre, en dépit du résultat pourtant clair de cette consultation. Or un lobby taurin agissant sous le nom de Asociación de Taurinos del Ecuador (association des taurins d’Équateur) a saisi la Cour constitutionnelle de l’Équateur pour qu’elle déclare inconstitutionnelle la question 8 de la Consultation populaire de 2011 (celle qui demandait l’abrogation des spectacles aboutissant à la mort des animaux) et que la déclaration populaire soit purement et simplement ignorée.

Face à cette situation, Carlos Campaña Gallardo, président de l’association anticorrida FATA (Familias Antitaurinas a la Abolicion), a fait appel au Réseau International Antitauromachie (RIA) pour organiser une réplique concertée. Un certain nombre de personnalités engagées contre la corrida, en grande partie des Equatoriens mais également quelques intervenants venus d’autres pays via le RIA, ont comparu en tant que Amicus Curiae.

C’est à ce titre que Roger Lahana a pu faire sa déposition devant la Cour (voir plus haut, à la une de cette lettre d’information).

Tous les détails en cliquant ici.

Pas de corrida en Colombie en 2021

En Colombie, des progrès ont été accomplis dans la réglementation qui vise à interdire les corridas ou à les réglementer de façon restrictive, comme dans le cas de Bogotá. De plus, un projet de loi ayant pour but d’interdire définitivement les corridas a été déposé par le parlementaire Juan Carlos Lozada au Congrès de la République. Dès le 1er décembre 2020, on a su qu’à Bogotá la saison taurine traditionnelle ne se tiendrait pas en 2021. A cela plusieurs raisons, dont la pandémie, mais aussi les nouvelles lois en vigueur. En fait, a déclaré la conseillère animaliste Andrea Padilla, les appels d’offres n’ont même pas été ouverts.

Elle a ajouté : « Même s’il n’y avait pas de pandémie et que les appels d’offres pour la saison taurine 2021 avaient été ouverts, les toreros ne seraient pas autorisés à blesser ou tuer des taureaux dans la ville  ».

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Projet de loi d’abolition voté en commission en Colombie

Une nouvelle riche d’espoir vient de tomber en Colombie : la Commission 1 de la Chambre des Représentants de Colombie (l’équivalent de notre Assemblée nationale) a voté à la majorité en faveur du projet de loi 410/2020C qui interdit toutes les pratiques taurines dans le pays. Attention, il ne s’agit que d’une première étape vers l’adoption définitive de la loi, suivant un processus similaire à celui qui s’applique en France (débat et vote en commission, débat et vote à l’Assemblée, débat et vote au Sénat puis nouveau vote final à l’Assemblée).

Article détaillé en cliquant ici.

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Autres événements marquants

Plusieurs autres sujets ont également été traités sur notre site ou nos pages sur les réseaux sociaux dans le mois qui vient de s’écouler :

  • Un article à lire, à la fois puissant et poignant : « La mort est leur passion » par Gérard Charollois, au sujet de ce loisir criminel qu’est la chasse, qui fait chaque année trente millions de victimes chez les animaux non humains et plusieurs dizaines chez les humains qui n’ont eu que le tort de se trouver sur le trajet d’une balle.
  • L’UNESCO a démenti le 30 novembre dans l’après-midi, via son compte Twitter, que la tauromachie ait été “rejetée” comme candidate au titre de patrimoine culturel immatériel de l’humanité, après la publication d’informations, par différents médias. En l’occurrence, un tel projet ne lui a jamais été soumis.
  • Le COLBAC a interpellé la conseillère municipale de Béziers au Bien-être animal au sujet des corridas organisées dans cette ville.
  • Dans l’édition du 16 décembre 2020 de ses Puces publiées par Charlie Hebdo, Luce Lapin a rendu un bel hommage à nos lettres d’information mensuelles.

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