Peu après le vote aux Baléares sur des limitations maximales de la cruauté des corridas au point de les rendre sans intérêt pour les aficionados, un recours auprès du Conseil constitutionnel espagnol avait été déposé.
On le rappelle, la loi sur les nouvelles règles de la corrida aux Baléares interdisait toute effusion de sang, toute utilisation de banderilles, piques, épées et poignards, une durée limitée de présence du taureau dans l’arène, l’obligation qu’il reparte sain et sauf dans son élevage ainsi que quelques autres obligations vidant totalement de sa substance la pratique des corridas dites espagnoles.
Avec de telles règles, plus aucun organisateur de corrida n’en voudrait ni plus aucun aficionado n’y assisterait.
Cette loi a été le résultat d’une action concertée de 24 associations, dont une seule française, No Corrida, le tout sous la houlette d’AnimaNaturalis. Suite au recours déposé, la loi sur la corrida baléare avait été suspendue. Les plus grandes craintes planaient alors sur l’avenir de cette loi.
Le Conseil constitutionnel vient de lever la suspension. Cependant, attention, aucune décision n’est encore prise. Si les membres du Conseil ne voient pas de raisons légales d’interdire les nouvelles règles proposées par la loi, rien n’empêchera de les appliquer un peu partout en Espagne pour interdire la torture et la mise à mort des taureaux dans les corridas.
Cette décision peut signifier le début de la fin de la tauromachie en Espagne, région après région. Et si l’Espagne se débarrasse de la corrida, celle-ci tombera partout dans le monde.
Roger Lahana
Merci à Aïda Gascon, présidente d’AnimaNaturalis en Espagne, pour nous avoir fourni les infos en avant-première.