Sans surprise, le gouvernement vient de faire un recours devant le Tribunal constitutionnel (TC) au sujet de la nouvelle législation votée aux Baléares en juillet 2017, qui interdit de maltraiter et de tuer des taureaux.
Lors d’une conférence de presse après la réunion du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Íñigo Méndez de Vigo, a mentionné la présentation de cette action contre certaines dispositions de la nouvelle réglementation, accompagnée d’une demande auprès du TC de suspendre provisoirement l’application de la loi.
Méndez de Vigo a expliqué que parmi les arguments de l’appel figure le fait que les îles Baléares ne disposent pas de compétences spécifiques en matière de protection des animaux dans son statut d’autonomie. En outre, les nouvelles dispositions ne sont pas compatibles avec certaines lois de l’État espagnol relatives au classement de la tauromachie au patrimoine immatériel de l’Espagne.
La réglementation de la « corrida baléare » a été votée par le Parlement des Baléares avec les voix des partis de gauche et de l’opposition au Partido Popular et aux Ciudadanos. Elle interdit expressément toute maltraitance ou mise à mort des taureaux, ne laissant aux toreros que l’utilisation de la cape et de la muleta et leur interdisant les banderilles, les piques, les épées et les puntillas.
La porte-parole du gouvernement des Baléares, la socialiste Pilar Costa, a dit qu’elle ne considère pas comme une « ingérence politique » la plainte auprès du TC, dans la mesure où « il existe une réglementation » qui autorise ces mesures de sorte que « qui considère qu’il peut les utiliser, doit le faire ». Pour cette raison, le pouvoir exécutif des Baléares « respecte » le fait que le gouvernement de Rajoy présente un recours.
Néanmoins, Costa a clairement indiqué que le gouvernement des Baléares « défendra cette loi devant le tribunal » du fait qu’elle « a été approuvée en séance plénière du Parlement » après avoir été débattue au sein des partis concernés et qu’elle interdit toute maltraitance ou mise à mort de taureaux pendant ces spectacles, entre autres mesures.
Il faut désormais attendre ce que le TC décidera. S’il ne le fait pas dans un délai de cinq mois, la loi votée aux Baléares sera définitivement adoptée.
Source (en espagnol) : Diario de Mallorca
Adaptation en français : RL