Dans le cadre du processus visant à abolir la corrida à Mexico (voir notre article du 22 février 2022), la situation s’est tendue au Congrès, comme on pouvait s’y attendre.
Le 15 mars, une manifestation demandant l’abolition a été organisée par tout un groupe d’associations, de militants anticorrida indépendants ainsi que de l’équipe d’AnimaNaturalis au Mexique ont manifesté devant les bureaux de Claudia Sheinbaum, chef du gouvernement de la ville et ont marché vers le Congrès de la ville pour exiger que la décision sur l’interdiction de la tauromachie approuvée en commission soit soumise au vote en plénière.
Cinq militants se sont rendus à la réunion avec les députés de la commission où Jesús Sesma, président de la commission du bien-être animal, n’a eu d’autre choix que de signer l’avis favorable à l’abolition avant de le transmettre à la plénière.
Rien n’est encore joué pour autant. Le projet de loi, même transmis à la plénière, pourrait ne pas être soumis au vote. La raison en est la très forte opposition de la classe politique qui gouverne la ville de Mexico à une interdiction des corridas.
Claudia Sheinbaum est une proche d’Andrés Manuel López Obrador, président du Mexique et lui-même anticorrida. Elle a été la première à suggérer que la question de l’abolition devrait faire l’objet d’une consultation, alors que légalement, il n’y a pas lieu d’en organiser une puisque la Constitution de la ville de Mexico accorde des droits à tous les animaux et, sur la base de la logique et des principes juridiques, cela aurait dû automatiquement conduire à l’interdiction de la tauromachie.
Les militants anticorrida continuent à demander un rendez-vous avec le chef du groupe parlementaire du parti de Claudia Sheinbaum au Congrès. Ils ont bon espoir d’obtenir ce rendez-vous rapidement.
Par ailleurs, les conclusions obtenues en commission et qui sont sans ambiguïté favorables à l’abolition ont permis à AnimaNaturalis Mexico de saisir un avocat militant qui va déposer une injonction devant la Justice. Les militants anticorrida vont, pendant ce temps, maintenir la pression sur la question. Il existe donc une issue pour contourner le blocage des politiciens au pouvoir, celle d’un recours en justice, qui permettrait malgré tout d’obtenir tôt ou tard l’abolition.
Nous remercions nos amis militants mexicains du RIA pour nous avoir transmis ces informations.