La crédibilité parait faire défaut aux aficionados

Un article de Sabrina Djordjievska – Les acteurs et amateurs de corridas confondent dans un article de presse les réactions du taureau face à des stimuli et la fictive « agressivité naturelle du taureau ». Un comparatif sans aucun sens ni objectivité, complètement sorti de son contexte, bourré de déni et de mensonges quant au comportement du taureau brave dans son milieu naturel et dans l’arène.

La première phrase de l’article posté par Hugues Bousquet saute aux yeux : « Un taureau de combat n’est pas un bœuf« . Une affirmation qui ne les arrange que dans certaines situations, puisqu’ils n’hésitent pas à qualifier les 90% des taureaux de race brave (dans l’arène ou destinés à la viande) de manso, soit de bœufs domestiques (cf. l’élevage du taureau de combat).

De nature, les bovins ne sont pas offensifs et, en tant que proie, n’ont aucun intérêt à chercher le conflit à ce qui représente à leurs yeux des prédateurs et s’entendent plutôt bien avec diverses espèces (chevaux, oiseaux, cervidés etc.) Grégaires, les taureaux vivent en troupeau. Les seuls combats légitimes interviennent dans la mesure à hiérarchiser et sécuriser le groupe. Ces comportements normaux sont aussi visibles chez le cheval.

La fuite est la principale échappatoire de ces deux espèces face aux prédateurs. Ils peuvent toutefois, si aucune autre issue est possible, tenter de se défendre pour sauver leur peau.

Dans l’arène, c’est une mise en scène complètement différente qui se dessine :

  • Le taureau pourtant grégaire est seul, sans repères, dans un lieu clos et inconnu.
  • L’arène circulaire ne permet pas à l’animal de se réfugier ou de fuir
  • Le taureau n’est pas offensif et n’attaque pas, c’est pour cette raison que le matador peut lui tourner le dos sans risques dès lors que les appels à reactions sont rompus
  • Le taureau réagit au harcèlement, aux stimuli, aux mouvements de la cape. Ceci n’est pas une attaque offensive, il ne fait que suivre le mouvement sans jamais aller vers la personne du matador ni chercher à le blesser ou le tuer.
  • Le taureau s’immobilise dès que cessent les stimuli et ce, même s’il est à proximité du matador. Le taureau ne se bat pas, il réagit à des appels incessants.
  • Dans une corrida, le moment le plus dangereux pour l’homme est l’estocade. Non parce que le taureau y est plus offensif, mais parce qu’un faux mouvement de l’homme peut provoquer sa chute et par conséquent, une réaction de l’animal.

Pour justifier les actes de cruauté sur les taureaux, les aficionados tentent de démontrer par A+B qu’un « gène agressif partagé avec diverses espèces dont l’humain est associé au taureau« . Si l’on comprend bien, chacun de nous avons plus ou moins ce « gêne agressif » en notre for intérieur. Cela est-il un argument suffisant à devenir victime de sévices et de cruauté ? Laissez nous en douter.

La crédibilité des taurins est réellement à remettre en cause. Ils paraissent être dans un déni qui laisse fortement à désirer.

Pour finir, voici une phrase qui contredit l’article de M. Hugues Bousquet et qui remet en doute l’intégrité de tous ces articles taurins irréfléchis et mensongers visant à argumenter et à se décharger des actes de torture infligés aux bovins : « Le taureau bravo idéal se bat dans un style relativement prévisible. Le bon taureau sauvage doit collaborer aux plans raffinés des hommes ; son attitude soumise, signifiée par sa façon « noble » de baisser la tête devant les officiants l’oppose à l’arrogant cocardier camarguais, méchamment dressé derrière les raseteurs dans l’action du coup de barrière« . Citation de « L’élevage du taureau de combat : du héros au mythe. Essai d’anthropologie comparée » de Frédéric Saumade.

Rien n’est finalement très clair et tout se contredit du côté des aficionados !

Sabrina Djordjievska

Article publié initialement sur la page Facebook du collectif Cazarrata.