Lettre ouverte à la sous-préfète d’Arles

Lettre ouverte – Mme la sous-préfète d’Arles,

Vous avez soutenu auprès de Mme la Préfète la demande de dérogation du directeur des arènes autorisant 2900 places quand la jauge était à 1000, pour la corrida du 6 juin en Arles.

Vous aviez déjà favorisé la « feria responsable » en septembre 2020, alors que les contaminations au coronavirus progressaient de plus en plus dans les Bouches du Rhône, classées en zone rouge depuis déjà plusieurs semaines, ce qui a questionné des politiques sur le maintien de ce week-end taurin. Pourtant de nombreuses personnes vous avaient alertées vous et Mme la Préfète ; les anticorrida certes, mais aussi le Conseil national de l’Ordre des Médecins !

De plus, de nombreux spectateurs dans les arènes – il suffit de regarder photos et vidéos officielles – ne portaient pas de masques ou les portaient baissés, y compris des notables.

Il y a d’autres photos, mais celle-ci nous a choqués.

Alors que vous avez accordé votre soutien pour la dérogation du 6 juin auprès de la préfète, la région PACA était une des régions les plus touchées par le Covid dont les Bouches-du-Rhône le département le plus gravement : en nombre de décès, c’était le 3ème département en France. Le taux d’incidence des 7 derniers jours glissants était de 495,9 alors qu’en France, il était de 313,8.

Malgré des festivals annulés, des rencontres sportives à huis-clos, les spectacles tauromachiques avec public avaient le droit d’avoir lieu !

Vous avez soutenu cette dérogation alors que les touristes français et étrangers commencent à arriver dans Arles. Or, vous n’êtes pas sans savoir que la population arlésienne est très loin d’être suffisamment vaccinée –  9.3 % seulement dans les Bouches-du -Rhône.

Et non seulement vous avez accordé cette dérogation, mais vous n’avez pas rendu obligatoire le pass sanitaire alors que vous saviez qu’il allait l’être à partir du 9 juin pour les événements de plus de 1 000 personnes ! (voir l’article « Régime de faveur pour la corrida » publié par le Covac).

Nous vous avons encore alertées, vous et Mme la Préfète ; en vain, pas même de réponse.

Vous avez été mal remerciée :

« Pour la corrida, tout a commencé par une bronca quand au micro ont été rappelées les consignes sanitaires : « port du masque obligatoire et respect des places. » Le public a sifflé. Le public a sifflé avant la corrida, et il a sifflé lorsque ces consignes ont été répétées. Trois fois. Ce furent les seules broncas de la journée » (France Bleu).

Nous nous adressons une fois de plus une photo officielle prouvant, comme en septembre, le non-respect du port de masque et de la distanciation ainsi que la remarque fort judicieuse du journaliste de Midi-Libre à propos de cette dite distanciation (voir article ci-après).

Nous sommes indignés par ces violations répétées des lois et règlementations favorisées par la Préfecture dès lors qu’il s’agit de tauromachie. C’est pourquoi nous rendons le contenu de ce courrier public, afin que les faits qu’il dénonce soient largement connus.

Dominique Arizmendi, administratrice de No Corrida, résidente des Bouches-du-Rhône.