« Ce n’est qu’une question de temps avant que la corrida disparaisse en Espagne » a déclaré Cristina Narbona, la présidente du PSOE, dans El Mundo. Inutile de dire que cela a provoqué un sacré coup de tonnerre, le PSOE étant loin d’être anticorrida dans ses prises de position.
Cette annonce arrive après la décision spectaculaire votée par le parlement des îles Baléares, ainsi que celle de la fermeture provisoire des arènes de Las Ventas à Madrid qui a choqué un grand nombre d’aficionados, non seulement parce qu’ils ont réalisé qu’ils prenaient place dans un bâtiment qui ne respecte pas les normes de sécurité mais surtout parce qu’ils savent eux-mêmes, qu’ils l’avouent ou pas, que la prédiction de Cristina Carbona ne peut que se réaliser.
Le fait que cette déclaration soit à la une du numéro de dimanche de El Mundo ne lui donne que plus de poids.
A cela s’ajoute le fait, maintes fois dénoncé aussi bien par les procorrida eux-mêmes, que les toreros les plus connus demandent des émoluments sans cesse plus astronomiques du fait de la raréfaction des corridas en Espagne, ce qui a pour conséquence des prix d’entrée de plus en plus élevés… et donc une accélération de la raréfaction du public.
Sans parler de ce qui est évident : l’opposition grandissante et extrêmement forte de la population à ce spectacle cruel, devenu éthiquement inacceptable pour une large majorité d’Espagnols, sensibilisés par les actions de plus en plus impressionnantes des organisations anticorrida, telles que la gigantesque manifestation unitaire qui s’est déroulée à Madrid le 13 mai dernier.
Tout cela va dans la même direction : la fin prochaine des corridas en Espagne. Et partout ailleurs.
Roger Lahana