Rapport de la Chambre régionale des comptes sur les corridas à Nîmes : un sacré feuilleton !

Jeudi 6 mars 2025, la Chambre régionale des comptes d’Occitanie rendait public son rapport issu du contrôle coordonné de la commune de Nîmes, de la communauté d’agglomération Nîmes Métropole, des sociétés Simon Casas production et SCP France, délégataires de la ville, de l’association Centre français de tauromachie et de l’Association française des aficionados practicos, au titre de la période couvrant les années 2019 à 2023.

No Corrida vous révélait dès le lendemain les grandes lignes qui ressortent de ce rapport de 67 pages. Comme tout rapport publié par une Chambre régionale des comptes, ou par sa grande sœur la Cour des comptes au niveau national, on y décèle ce qui caractérise ces instances indépendantes : un certain sens de la formule et un choix des mots afin d’éviter de brusquer les acteurs qui sont visés par ledit rapport.

C’est ainsi que la Chambre régionale des comptes d’Occitanie, dont la mission était uniquement de se pencher sur l’aspect économique et financier de la corrida sur un territoire, a cru bon et judicieux de débuter son rapport par un panégyrique relatif à la corrida et à son ancrage au sein du territoire nîmois.

Pour autant, cela ne l’a pas empêché par la suite de dégainer la sulfateuse pour écrire noir sur blanc tous les déboires, dérives, laxismes et fraudes financiers que No Corrida vous expose depuis maintenant de nombreuses années et constatés systématiquement au sein des sociétés organisatrices de corridas, à Nîmes comme ailleurs.

Tout un chacun va puiser dans ce rapport ce qui lui convient, en occultant bien sûr ce qui le dérange.

C’est ainsi que le Midi libre, dans son édition du 6 mars, mettait en exergue que la corrida rapportait de l’argent à la ville de Nîmes puisque face aux dépenses municipales consacrées à l’organisation des spectacles tauromachiques (266 000 €) et à la promotion de la tauromachie (198 000 €), la ville avait encaissé sur la même période des redevances de délégation à hauteur de 601 000 €. Soit une belle plus-value de 137 000 € pour la cité nîmoise.

Laissant ainsi entendre que la corrida fait gagner de l’argent à la communauté en général. À part que le Midi libre s’est bien abstenu (volontairement ou pas) de reprendre un autre chiffre du communiqué de presse de la Chambre régionale des comptes : dans le même temps, la Communauté d’agglomération Nîmes Métropole a engagé des dépenses d’organisation de festival, dont la part pour la seule tauromachie espagnole s’est élevée à 477 000 €.

Si l’on raisonne dès lors de manière un peu plus large et un peu plus impartiale, l’organisation des corridas n’a donc pas rapporté 137 000 € mais a bel et bien coûté 340 000 € à la population de la métropole nîmoise.
Les 67 pages du rapport sont truffées de perles de ce calibre. No Corrida va vous proposer durant ces prochaines semaines, sous la forme d’épisodes, de les découvrir les unes après les autres.

Et pour le coup, les amateurs de torture bovine pourront dire ce qu’ils veulent : celles-ci sont notées au sein d’un rapport délivré par une instance officielle et indépendante.

A très vite pour le premier épisode !

David Joly, trésorier de No Corrida