Le célèbre groupe de rock français Shaka Ponk, au succès scénique phénoménal et mérité depuis des années, va bientôt venir jouer à Nîmes, dans les arènes bien sûr. Ce sera en juin. Les membres du groupe affichent ouvertement depuis longtemps leur engagement anticorrida. Un engagement confirmé récemment par leur leader, qui a déclaré : « Les élus de Nîmes qui permettent à cette aberration de perdurer dans les arènes de Nîmes sont des tortionnaires ».
On ne peut pas être plus clair.
Il n’en faut pas plus pour provoquer aussitôt une crise d’urticaire à l’ineffable Corentin Carpentier, président des vieux aficionados nîmois (avant, son association visait les jeunes, mais les années passent, forcément). Quoi ? Comment ? Ces extrémistes anticorrida viennent se produire dans le temple le plus sacré de la tauromachie française ? Sacrilège ! Abomination ! Provocation insupportable !
Ni une ni deux, le petit Corentin a lancé une pétition aux accents héroïques et indignés pour demander rien de moins que l’annulation de leur concert à Nîmes. Ben voyons… Un groupe qui annulerait une date de sa tournée, par ailleurs triomphale comme toujours, juste pour faire plaisir à des ringards racornis du bulbe amateurs de torture bovine… Ceux qui y croient (il y en a) explosent les limites du délire mégalomane. Soulignons à ce sujet que l’un des titres de gloire de Corentin Carpentier a été d’inventer le concept de la manifestation minimale : deux personnes, en tout et pour tout, juste assez pour tenir leur banderole de revendication attardée, on ne peut pas faire moins (ou alors, une seule personne avec une pancarte ? Corentin y songerait sérieusement).
Corentin Carpentier, rappelons-le, est par ailleurs un délinquant, condamné à l’issue du procès de Rodilhan pour violences en réunion à l’encontre de militants anticorrida en 2011. Précisons aux personnes qui s’offusqueraient de le voir traiter de « délinquant » qu’il n’y a là ni injure ni diffamation puisque ce mot désigne une personne condamnée pour un délit, ce qui est bien le cas.
Bref, résultat des courses : sa pétition a rassemblé pour le moment, après avoir rameuté toutes les pages procorrida de Facebook et avoir été de surcroît ouvertement appuyée par le Midi Libre, le nombre record de 1200 signatures (voir mise à jour un peu plus bas). Mais peu importe combien il y aura de signatures au final. Même si elle en obtenait dix fois plus, aucune chance pour que cela suffise à empêcher les arènes d’être combles pour applaudir Shaka Ponk cet été.
On prend les paris ?
Bon, au moins, il nous a fait bien rire. Encore une fois.
Roger Lahana
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MISE A JOUR 31/03/24 : Le maire de Nîmes, pourtant aficionado jusqu’au bout des ongles, a déclaré aux médias qu’il n’envisageait absolument pas d’interdire le concert de Shaka Ponk. Et pour cause, il n’aurait eu aucune justification juridique à l’interdire. Une contre-pétition appelant à soutenir Shaka Ponk a été mise en ligne par l’Alliance Anticorrida. Elle a pulvérisé le nombre de signatures obtenues par Carpentier en quelques heures. Le 31/3 vers 19 h, la pétition de Carpentier totalisait 1900 signatures et celle soutenant Shaka Ponk dépassait les 20 000.
