Feria de los Ninos à Arles, le grand racolage continue

L’aficion racole encore et encore les enfants des villes taurines pour en faire les bons aficionados de demain. Voilà des années que nous le dénonçons.
Nîmes 2002 : 1ère « feria des enfants »
Saint-Martin-de-Crau 2003 : 1ère  »feria di pichoun »
Arles 2004 : 1ère  »feria de los niños » « Vous êtes les forces des cultures taurines de demain, on compte sur vous!« , c’est en ces termes lourds de sens qu’Alain Dervieux adjoint au maire d’Arles avait ouvert la 10ème feria de los ninos » en 2014.

Devant le refus de certains enseignants et parents que ces ferias aient lieu pendant les heures scolaires obligatoires, les maires complices se sont rabattus sur les centres aérés municipaux, qui ne peuvent s’y opposer. Ainsi, la « tradition » de la tauromachie espagnole continue, auprès de nos chères petites têtes blondes ou brunes. La Provence ne s’y était pas trompée en titrant en 2023:  »La Feria de los niños pour transmettre l’aficion. »

Comme l’an dernier, les enfants recevront ce mercredi 27 mars un foulard rose floqué Feria d’Arles, de la couleur d’une cape de torero, auront-ils pour déjeuner le plat typiquement camarguais : la paella, avant d’aller voir les « vrais » taureaux aux corrales de Gimeaux l’après-midi? En tout cas, ils s’initieront à la tauromachie espagnole avec les toreros et les élèves des écoles taurines.

Le maire, Patrick de Carolis leur dira-t-il encore : » Vous êtes notre avenir, et vous transmettrez à votre tour nos traditions »? Sauf que cet héritage est fallacieux, puisqu’il n’a rien à voir avec les traditions réelles de la Camargue et sert désormais de simple prétexte pour exposer ces enfants à la cruauté mortifère des corridas.

N’y voyant aucun mal, les enfants s’amuseront sur l’Happycionado, la structure gonflable créée en 2015 par Mathieu Vangelisti, éleveur de taureaux de corrida pour, selon lui, « créer la relève de demain » et les livres de coloriage « Découvre la tauromachie en t’amusant » pour « créer les aficionados de demain« .

Voilà, comment dans les villes taurines, sous prétexte d’animations ludiques, les enfants sont conditionnés, endoctrinés dès leur plus jeune âge.

C’est désolant.

Dominique Arizmendi