Première interdiction judiciaire de corridas au Mexique

Le Quatrième Juge du District en matière civile, administrative et du travail de l’État de Puebla a finalement décidé d’interdire les spectacles taurins dans tout l’État. Il s’agit de la première interdiction judiciaire au niveau d’un Etat au Mexique (rappelons que, dans le cas de l’arrêt temporaire des corridas à Mexico par décision de justice, il s’agissait d’une suspension et non d’une interdiction).

Le 28 février 2024 marque le début de l’interdiction de la corrida à travers deux phrases. Le juge a fait droit aux demandes de protection de l’association civile Protectores Animalistas de Zacatlán, représentée au procès par l’association Círculo de Amparo. Lors du premier procès concernant la protection indirecte 1455/2022, le juge a déclaré inconstitutionnel l’article 19 de la loi sur le bien-être animal de l’État de Puebla, qui autorise la corrida.

« Article 19. Corrida, charrería, combats de coqs, création de centres zoologiques, d’aquariums, ainsi que d’expositions et de concours dont le but est de montrer les habiletés, les caractéristiques de conformation, les mouvements ou l’apprivoisement des animaux […] ne seront pas considérées comme des infractions à la présente loi, à condition qu’elles soient effectuées conformément à la réglementation applicable« .

De même, la protection 819/2023 a été résolue, interdisant les spectacles taurins dans les arènes de El Relicario. De ce fait, il n’y aura pas de corridas lors de la féria de mai de cette année dans l’Etat de Puebla.

« C’est un jugement historique en faveur d’un environnement sain et du bien-être des animaux. Il a été démontré lors du procès que les spectacles taurins génèrent des souffrances inutiles. La liberté ne peut pas être au-dessus des animaux« , a commenté le constitutionnaliste David Maldonado, président de l’association Circulo de Amparo.

Cependant, dans le cadre de la procédure judiciaire, il est possible que le Congrès de l’État de Puebla ou le Gouverneur de l’État fasse appel en révision contre la sentence prononcée par le juge et cela sera devant la prochaine instance judiciaire, devant le Magistrat du Tribunal collégial de l’État de Puebla, qui soit confirme les condamnations prononcées par le juge, soit les révoque. Si tel est le cas, probablement dans l’un ou l’autre des deux résultats, les cas aboutiront devant la Cour suprême de justice de la nation pour déterminer si la corrida est constitutionnelle ou non dans l’État de Puebla.

Ces condamnations constituent un précédent extraordinaire pour les autres procès en cours en Mexique, dans la ville de Guadalajara, à Jalisco et pour ceux qui sont encore en attente dans l’État de Puebla, ce qui nous laisse à penser que la fin de la corrida au Mexique s’appuiera sur des résolutions judiciaires, dans un avenir proche.

Source : AnimaNaturalis Mexique (en espagnol)
Adaptation en français : RL