Arènes d’Arles, à couteaux tirés

Le samedi 24 février 2024, La Provence publie 2 articles qui montrent les failles dans l’aficion arlésienne au pouvoir depuis longtemps mais amplifiée par le maire de Carolis. Les critiques d’élus envers J.B. Jalabert en plein conseil sont peut-être la mise en cause et en péril des vieilles familles de l’aficion qui croient continuer à faire la pluie et le beau temps dans la ville.

Ces deux articles nous ont mis en joie. Nous vous avions fait part, à plusieurs reprises, d’animosités dans le monde de l’aficion arlésienne en raison du choix du délégataire des arènes ; ce choix a été « délicat », puisque pour la première fois, deux listes comprenant des Arlésiens étaient en concurrence.

N’oublions pas que le maire a été élu grâce à l’aficion arlésienne.

Le premier article s’intitule : « La commission taurine au centre de l’arène municipale ».

« À un mois des corridas de la Feria, la dissolution de la commission taurine extra-municipale (CTEM) a surpris, fait l’objet de nombreuses questions lors du dernier conseil municipal et été vilipendée par plusieurs élus d’opposition ». L’élu à la tauromachie E. Lescot a tenté de justifier les changements dans la composition de cette commission. Le délégataire choisi, J.B. Jalabert, s’est aussi étonné de la modification de cette commission. Le maire se justifie en disant qu’il fallait que la commission change au moment de la désignation d’une nouvelle DSP (délégation de service publique).

Nous découvrons à quel point nous avions eu raison de titrer « Règlement de comptes à OK Corrrales », constatons une fois de plus que le Maire fait comme il décide, que les élus du groupe de de Carolis se taisent, sinon ils sont virés, qu’il y a eu non seulement des frictions à l’intérieur de cette commission, mais aussi entre elle et certains élus et le mundillo, que la Reine d’Arles est dans la collège corrida, elle qui ne jure que par les traditions camarguaises ! Depuis son élection voici trois ans, nous n’avons cessé de répéter que c’est une aficionada, même si son statut l’oblige à assister à quelques courses camarguaises. Rappel : elle se présente aux européennes sur la liste du Président des chasseurs, aux côtés de Margé, éleveur de taureaux de corrida.

Le second article de l‌a Provence est nommé « La contre-attaque d’Emmanuel Lescot et Carole Guintoli ». Rappel : cette dernière s’est vue retirer son mandat d’adjointe après avoir refusé d’attribuer la délégation des arènes à un homme condamné pour violences matrimoniales.

La décision de J.B. Jalabert de ne traiter qu’avec de Carolis a été l’objet de vifs débats à ce conseil municipal.
E. Lescot, l’élu à la tauromachie, a réglé ses comptes en conseil municipal. Il a répondu « aux attaques dirigées et diffamatoires du délégataire des arènes d’Arles, a appris avec étonnement que celui-ci prendra des décisions unilatérales de gestion de ses relations avec la municipalité, a très mal pris que Jalabert le qualifie d’intermédiaire, qu’il affirme ne rien comprendre à la tauromachie espagnole, le juge incompétent et décide de l’ignorer ; et d’ajouter : « Est-ce respectueux de Monsieur le maire qui lui a attribué ses délégations? » et « Un délégataire peut-il ainsi outrepasser ses prérogatives ? »

Et de tacler à son tour Jalabert : « On n’avait jamais vu un délégataire absent durant une Feria pour aller assister à une corrida dans une autre région ; le gestionnaire des arènes ne s’est pas positionné pour la défense de la tauromachie ; l’a-ton vu se servir de sa notoriété pour défendre nos valeurs à l’occasion des manifestations déclenchées par le projet de loi Caron ? », a-t-il conclu, avant d’asséner que le délégataire « ne sait tenir ni sa langue, ni ses nerfs ».

« Ce que je vois dans l’arène municipale, c’est encore Juan Bautista qui choisit son toro et son public », a ajouté Carole Guintoli, désormais déplacée à sa demande, du côté de l’opposition. Bigre ! Nous aurions aimé connaître les réponses du maire ; ce qui ne devrait pas tarder… Si Jalabert se permet de tels dires c’est parce qu’on le lui permet !

Est-ce que ce sont des problèmes d’égo, de pouvoir, d’intérêts, de règlement de comptes entre les deux tauromachies ? Ces élus nous amusent. Ils semblent découvrir que c’est l’aficion et quelques grandes familles qui dirigent à Arles. Nous, nous le savons depuis longtemps. Et, en attendant, les citoyens paient les subventions. Car ce ne sont pas les corridas qui rapportent à la ville mais la feria, la fête. Nul besoin de corridas.

Et, pendant ce temps, les seuls qui y laissent la vie, ce sont les taureaux.

Dominique Arizmendi