Reine d’Arles, ils ont osé

Ils ont osé ! Dans La Provence Arles du 26 novembre 2023, nous apprenons que le Calendrier 2024 de la Reine d’Arles, présenté cette semaine, a pour nom « Transmission ». La Reine actuelle arrive à la fin de son règne, car élue par l’association Festiv’Arles, pour trois ans.

Nous avions été très choqués, suite à son élection, qu’une aficionada de longue date, mais qui bien sûr, le taisait et ne parlait que de la bouvine dans sa présentation de candidature, soit choisie. Ceux qui l’avaient élue, eux, le savaient. Depuis, elle n’a eu de cesse de critiquer, vilipender, les « antitout », même quand ils demandaient simplement une réforme de la bouvine, (marquage au fer rouge, mutilations des oreilles, stérilisations à vif) ou l’interdiction de la corrida, qui n’a rien à voir avec la culture provençale!

De quoi se mêlait-elle ?

D’ailleurs, lorsque nous avons appris qu’elle va se présenter aux élections européennes, sur la liste du président de la Fédération des chasseurs, aux côtés d’un éleveur de taureaux de corrida, nous n’avons pas été étonnés. Sept années auparavant, nous avions déjà été stupéfaits que Mandy Graillon, reine à l’époque, désormais adjointe arlésienne aux « festivités, traditions et culture provençale », avait en 2015, ouvert la marche d’une manifestation contre l’interdiction du « taureau à la corde » à Eyragues, seule commune qui la refusait, interdiction pourtant décidée depuis1976 et confirmée en appel en 2015.

La Reine actuelle nous vante « la passion du costume », « représenter la tradition provençale », que c’est beau…

Selon le site officiel, la Reine d’Arles et les Demoiselles d’Honneur sont choisies parmi des lauréates, qui doivent démontrer leur culture générale, leurs connaissances en histoire et patrimoine arlésien, en littérature provençale, us et coutumes du Pays d’Arles et de la Provence en général. Elles doivent par ailleurs maîtriser l’usage de la langue provençale, la pratique de la coiffure et de l’habillement, démontrer leur capacité à minima à monter en croupe derrière un cavalier pour participer à une manifestation.

Or, nous constatons avec tristesse et colère que cette fois , le pas vers la tauromachie espagnole a été encore plus franchi par Festiv’Arles.

« Pour ce calendrier, nous avons fait participer des personnalités de la tradition, du costume, ainsi que de la course camarguaise et de la tauromachie« , explique Josiane Arnaud, présidente de l’association Festiv’Arles,
qui œuvre pour la conservation des traditions provençales depuis maintenant 100 ans. « Ont été représentés la Nacioun Gardiano avec Bérenger Aubanel, la course camarguaise avec Joachim Cadenas, et la corrida avec El Rafi« .

On peut se demander pourquoi Joaquim Cadenas et non Zakaria Katif, sacré champion de France pour la 4ème fois ; parce qu’il est arlésien ou parce qu’il torée aussi, donc très proche de l’aficion ?

Mais représenter la tauromachie espagnole, la corrida avec El Rafi, nous apparaît une trahison à la Provence, la Camargue.

Certes, de très nombreuses personnalités du conseil d’administration et du bureau de Festiv’Arles sont aficionados mais là, il FALLAIT OSER !

Dominique Arizmendi