Annie Ernaux nous a fait parvenir le manifeste de la FLAC signé de sa main. Cette écrivaine est devenue mondialement connue le , date à laquelle l’Académie suédoise annonce que le prix Nobel de littérature lui est décerné « pour le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle met à découvert les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ».
C’est la première Française à obtenir cette distinction prestigieuse.
Ce choix suscite les éloges de la presse internationale qui salue les combats politiques et sociétaux de l’écrivaine normande, et souligne l’originalité de son écriture. Dans son discours à l’Académie suédoise, elle indique avoir placé dès 1974 son œuvre littéraire, pour l’essentiel autobiographique et entretenant des liens étroits avec la sociologie, dans une aire sociale et féministe, constatant que son but affiché de « venger sa race et venger son sexe ne feraient qu’un dorénavant ».
Impliquée dans les luttes sociales et politiques, engagée politiquement à gauche, la féministe Annie Ernaux ne confond pas « l’action politique de l’écriture littéraire, soumise à sa réception par le lecteur ou la lectrice avec les prises de position que je me sens tenue de prendre par rapport aux événements, aux conflits et aux idées », comme le faisaient les écrivains et intellectuels français des années 1950. La littérature est le lieu d’émancipation où elle inscrit sa voix de femme et de transfuge social.
Nous remercions très chaleureusement Annie Ernaux par le soutien prestigieux qu’elle vient d’apporter à la cause anticorrida, qu’elle inscrit ainsi dans son parcours humaniste, social et féministe. La culture, la vraie, est ainsi brillamment représentée à nos côtés.