A Arles, nous ne pouvons ABSOLUMENT PAS compter sur le journal local aux mains d’une aficionada radicale.
L’heure doit être grave. La chroniqueuse taurine de La Provence Arles me téléphone ce vendredi soir pour me reprocher – si j’ai bien compris – de parler d’elle (en mal) sur Facebook et sur le site No Corrida. Est-ce de ma faute si elle raconte des inepties et des mensonges en faveur de la corrida, à longueur d’année ? Qu’elle porte plainte pour diffamation, aucun problème ; nous écrivons la vérité.
Notre article lui a déplu (cliquer ici pour le lire). Nous parlons d’elle sans la connaître ? Mais ce qu’elle écrit nous suffit. On ne fait pas appel à elle ? Faire appel à une aficionada pour faire un article sur les anticorrida ? Trop drôle.
Elle m’apprend qu’elle est responsable de La Provence, ce sera le seul intérêt de notre conversation. Comme son papa, bien-sûr, pendant 30 ans et grand aficionado lui aussi. Elle me reproche aussi de le dire ? Mais tout le monde le sait dans Arles.
Maintenant, je comprends tout.
Je comprends pourquoi pas un seul article sur nos stands mensuels depuis 9 ans, malgré mes demandes. Je comprends pourquoi à chaque manif’ que nous faisons, pas même 1/8éme de page dans SON – c’est son expression – journal tandis que la corrida en a des pages et des pages. Je comprends pourquoi il y a des articles procorrida presque toute l’année : quand c’est la trêve en France, ils parlent de la tauromachie d’Amérique Latine. Je comprends pourquoi il y a eu six articles, tous anti-PPL de Caron, en deux mois et pas un seul consacré à son soutien. Je comprends pourquoi déjà pour la PPL de Samantha Cazebonne, il y avait eu trois articles favorables à la corrida, aucun contre.
Où est la déontologie du journaliste ?
J’apprends aussi qu’il y a pas moins de quatre journalistes taurins à La Provence Arles. C’est tout ? Voyons, c’est trop peu…
La discussion, assez houleuse, s’est arrêtée. Sans aucun intérêt, sauf d’avoir appris que nous ne pouvons ABSOLUMENT PAS compter sur ce journal aux mains d’une aficionada radicale. Ce samedi matin, visite du journaliste à notre happening. Il me confirme que Julie Zaoui est journaliste, écrit des articles sur d’autres sujets – ah ah 10% environ – et est responsable de l’agence d’Arles depuis 2014 – ah d’accord, tout s’éclaire désormais. Il m’explique qu’il y a une page réservée à la corrida dans La Provence. Ah, pourquoi ? à Arles, la tradition, c’est la bouvine avec les bious. Et il ajoute qu’ils ne peuvent pas faire un article chaque semaine sur les anticorrida. On ne lui en demande pas tant, entre chaque semaine et deux fois 10 lignes par an, il y a une différence.
Il a ajouté qu’il a fait un article sur Aymeric Caron… cet été. Oooooh, de cet été au 19 novembre, rien, malgré plusieurs rappels de notre part. Et aujourd’hui, sa venue auprès de nous était uniquement due au fait qu’ ils veulent faire un dossier après s’être rendus à l’action des anti-PPL. Est-ce que cette fois, à titre exceptionnel, on aurait droit à un vrai article, qui mentionnerait que des anticorrida manifestaient quelques dizaines de mètres plus loin comme ils le font tous les mois depuis 9 ans, ou, mieux, qu’ils manifestaient en soutien à la proposition de loi d’abolition de la corrida simultanément dans plus de 40 villes différentes ce weekend ? Plutôt discret : la une et trois-quarts de page consacrés aux procorrida, un huitième de page sur les anticorrida.
Décidément, La Provence est un média purement taurin, qui devrait se renommer La toroProvence.
Dominique Arizmendi, administratrice de No Corrida