Quelques exemples de subventions occultes à la tauromachie

Le journal Sud Ouest a publié le 24 juillet quelques chiffres édifiants sur les aides financières apportées à certaines villes taurines pour soutenir l’organisation de corridas systématiquement déficitaires.

Comme on le voit, les aides vont de plusieurs centaines de milliers d’euros à plusieurs millions. Notons qu’il s’agit de financements destinés à la fois à l’organisation des férias et à celle des corridas. Il est important de distinguer les deux, seules les subventions à la tauromachie nous intéressant. Dans les cas cités par l’article de Sud Ouest, il s’agit pour 2022 de 1 020 000 euros pour les corridas de Mont-de-Marsan et de 425 000 euros pour les corridas de Dax qui, sinon, aurait été déficitaires.

Mais les aides ne s’arrêtent pas là. Prenons l’exemple de Carcassonne, ville où se tenaient une seule corrida par an jusqu’à leur arrêt en 2020 et 2021 pour cause sanitaire et leur annulation en 2022 à la suite de la dissolution pour cause de désastre financier de l’association taurine qui les organisaient jusque-là. Toute une série d’autres aides et de prestations de service ont été fournies par la municipalité aux organisateurs taurins. La liste qui suit est non limitative et s’applique à bien des communes, mais voici ce qui a été observé à Carcassonne, et qui se retrouve plus ou moins ailleurs :

  • exonération de la taxe sur les spectacles
  • emplacements publicitaires offerts
  • signalétique spécifique
  • chalet de billetterie
  • achat en nombre de places à distribuer (gratuitement) ensuite
  • fourniture du sable de l’arène
  • fourniture de l’électricité
  • prêt d’une sonorisation
  • gratuité ou tarif très réduit de location des chalets tenus par des taurins pendant la feria
  • ristourne aux taurins sur les produits de la feria
  • prêt gracieux ou location très minime de l’emplacement et/ou des arènes
  • participation de personnel municipal aux diverses installations et désinstallations
  • prise en charge de tout ou partie du service médical
  • aides directes à des manifestations parallèles aux corridas
  • subvention dite d’équilibre attribuée aux organisateurs via la feria…

Tout cela est à comparer avec ce qui se passe pour un cirque, par exemple, qui se débrouille intégralement tout seul, et qui paie à la ville la taxe sur les spectacles et la location de l’emplacement.

Les taurins, eux, comparent avec les manifestations sportives ou culturelles, qui bénéficient des mêmes types d’aides – souvent moins, d’ailleurs. Comme toujours, ils s’officialisent en quelque sorte, ils assoient leur prise de pouvoir sur les villes où ils sont implantés, alors que leurs spectacles sont simplement achetés, à but lucratif, et qu’en amont ils ne produisent rien en matière d’action sociale, voire d’éducation, alors que les sports et la culture mettent toujours en animation de nombreuses personnes, éducateurs, entraîneurs, bénévoles, etc., non seulement pour le profit du plus grand nombre possible de citoyens., mais encore pour les inciter à progresser dans l’activité de leur choix.

DB