Le 21 octobre 2020 a eu lieu un nouveau vote majoritaire contre les subventions à la tauromachie dans le cadre de la PAC (politique agricole commune). Il s’agissait de l’un des 2000 amendements déposés dans le cadre de la révision de la PAC.
Depuis maintenant six ans, les eurodéputés sont systématiquement majoritaires pour demander la fin de ces subventions, mais à chaque fois, le Conseil de l’Union européenne, qui réunit les ministres du Budget des 27 Etats-membres, avait décidé de ne pas mettre ce vote en application, affichant ainsi un déni flagrant de démocratie.
Alors, en quoi ce nouveau vote – qui, bien sûr, nous réjouit – a-t-il plus de chances d’aboutir à des mesures concrètes ? Il s’agit cette fois d’un amendement qui cible spécifiquement l’aide par tête de bétail envoyé aux arènes. Cependant, l’aide proportionnelle à la surface de l’élevage considéré subsiste.
Ce qui est très important, c’est que ce vote concerne l’établissement des nouvelles règles de la PAC, qui ne sont revues que tous les sept ans.
Auparavant, les ganaderias recevaient des subventions calculées à la fois sur la surface de leur propriété et sur le nombre de têtes de bétail. Cela les encourageait à avoir des champs les plus vastes possible et un nombre d’animaux le plus élevé possible même si seulement un pourcentage restreint (autour de 5 %) étaient conduits aux arènes au lieu d’être directement abattus pour leur viande (rappelons que l’unique but d’un élevage est d’envoyer tous ses animaux à la mort, d’une façon ou d’une autre).
Ce qui a été voté le 21 octobre, c’est la suppression de l’aide calculée sur le nombre de taureaux envoyés aux arènes, qui seraient désormais exclus de toute subvention européenne. Une très belle victoire pour notre cause, mais qui risque de n’être que symbolique.
En effet, si cela se matérialise par une baisse de subventions de seulement 5% (pourcentage moyen de taureaux envoyés aux arènes), cela risque de ne pas changer grand chose pour les élevages. Et rien n’empêcherait les éleveurs les plus impactés d’augmenter en due proportion le nombre de taureaux de leurs élevages pour compenser la perte de subvention occasionnée par les taureaux envoyés aux arènes.
Reste à savoir si ce vote sera suivi d’effet à l’étape suivante du processus. États et eurodéputés devront trouver un compromis début 2021 sur l’ensemble des nouvelles dispositions. Les futures règles n’entreront en vigueur qu’au 1er janvier 2023.
Nous ne manquerons pas de suivre cela de très près.