Dans une interview publiée par Sud-Ouest le 20 avril 2020, le Bayonnais Alain Lartigue, mandataire de quatre arènes de première catégorie, évoque, face à la pandémie de Covid-19, ses espoirs de reprise mais surtout ses craintes les plus réjouissantes pour notre cause.
Il est à la tête des arènes de Vic-Fezensac, Bayonne, Arles et Mont-de-Marsan, ces deux dernières en association avec Jean-Baptiste Jalabert et sa sœur. Pour Vic et Arles, les férias sont d’ores et déjà annulées. Quant à Mont-de-Marsan et Bayonne, il espère un report mais dans le flou le plus total sur la possibilité que cela se fasse. Il soulève deux points importants qui conditionneront toute reprise des corridas même lorsque l’Etat autorisera à nouveau des rassemblements de plusieurs milliers de personnes : « Est-ce-que les gens auront envie de se rendre à des spectacles avec du public ? Quel sera son pouvoir d’achat ?«
Il espère un redémarrage à Mont-de-Marsan courant août et à Bayonne début septembre, sans en avoir la certitude, les corridas de juillet étant annulées dans ces deux villes.
Côté toreros, la situation est également tendue. Les plus connus (les figuras), qui demandent un cachet souvent supérieur à 150 000 euros par corrida « ont l’air de commencer à comprendre qu’il y aura une diminution du nombre de spectacles taurins et que s’ils veulent rester dans le circuit, il faudra se mettre en conformité avec la réalité économique. »
Alain Lartigue rappelle que malgré une tentative il y a quelques années pour limiter leurs cachets en concertation avec les villes taurines et les organisateurs, personne n’a tenu le moindre début d’engagement. Résultat : « On n’est pas bons, on n’est pas solidaires. Aujourd’hui, on est au fond du gouffre.«
Pourvu qu’ils y restent.
Source : Sud-Ouest