Ils préparent la relève en conditionnant les enfants

Selon l’article de La Provence du 23 juin 2019, « les voyages forment la jeunesse »… ou bien la conditionnent. Le directeur de l’école du Sambuc (Arles) M. Martinez a emmené, une semaine durant, 32 élèves en Andalousie pour étudier… le flamant rose et le cheval Camargue, qui rappelons-le courent les marais en Camargue.

21000 € pour ce séjour, grâce aux aides indiquées dans l’article ! Un séjour en Andalousie avait déjà eu lieu en 2005. Cette région est belle, pourquoi pas. Sauf que, dans les subventions, on trouve entre autres l’association « arène et traditions » et une très forte aide du Conseil régional, presque 40% alors que, comme il est bien précisé, les écoles primaires ne sont pas du ressort du Conseil régional, et ceci grâce à M. Juglaret, conseiller municipal arlésien, conseiller régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, candidat aux municipales, aficionado, celui qui veut faire interdire le stand mensuel anticorrida de No Corrida, au cas où il serait élu. Le directeur est lui-même 8ème adjoint au maire d’Arles, du groupe de M. Koukas, 5ème adjoint au maire d’Arles, également aficionado et candidat aux municipales. Probablement de simples hasards.

Ce séjour avait donc pour projet pédagogique d’étudier le flamant rose et le cheval Camargue. D’ailleurs, des sorties avaient déjà eu lieu… en Camargue. Sauf qu’en Andalousie, les élèves ont visité un « élevage de chevaux de pure race espagnole » Cartujino, cheval excellent au dressage, particulièrement apte à l’art équestre et à la Haute Ecole, et également très apprécié à l’attelage, dans les spectacles équestres, la corrida et les ferias.

« Grâce à J.B. Jalabert et J. Caparros, nous avons pu rencontrer un cavalier et dresseur de chevaux extraordinaire : Diego Ventura, l’un des rejoneadors les plus reconnus. Il nous a parlé de son amour, de son respect absolu pour le cheval. Si on n’a pas confiance à 100% dans son cheval, on ne rentre pas dans l’arène, car le taureau ne fait pas de cadeau« .

Donc, ce voyage ayant soi-disant pour but l’étude du flamant rose et du cheval Camargue (en Andalousie ?) a reçu l’aide du matador arlésien tueur de taureaux et du Président du club taurin Paul Ricard d’Arles.

Les enfants ont été reçus par un autre tueur qui leur parle de son amour pour ses chevaux : leur a-t-il précisé qu’il les envoyait à des encornades possibles pouvant aller à la mort ? Combien de chevaux ont été les victimes collatérales des corridas de rejon ! « Le taureau ne fait pas de cadeau » : voilà comment ces gens parlent à des élèves de 6 à 11 ans d’un herbivore qui ne demande qu’à brouter dans son pré ! Décidément, nous n’avons pas les mêmes valeurs !

De la part d’enseignants, c’est une honte. Où est la déontologie, où est le respect des petites têtes blondes ou brunes qui devraient recevoir de l’enseignement, de l’éducation et non de l’endoctrinement ? Les parents étaient-ils au courant des détails de ce projet ? L’Inspecteur de l’Education Nationale et d’Académie l’ont validé, savaient ils aussi tout cela ? Et enfin, les autres écoles d’Arles avec des projets autrement éducatifs bénéficient-elles d’autant de subventions pour des sorties ?

Dominique Arizmendi