C’est un sérieux revers pour la cause anticorrida : suite à un recours du Partido popular espagnol, le Conseil constitutionnel vient d’annuler plusieurs articles importants de la loi sur les corridas baléares qui interdisait tout sang versé et toute violence lors de corridas organisées aux Baléares. Cette loi avait été votée à la suite d’une action internationale à laquelle No Corrida avait pris part. Elle représentait un espoir immense pour obtenir la fin des corridas en Espagne en répétant le même processus dans les diverses régions autonomes du pays.
Pour le Conseil constitutionnel espagnol, il n’est pas constitutionnel que le taureau ne saigne pas et ne soit pas mis à mort
Dans le grand quotidien de Majorque Diario del Mallorca, il est précisé que la décision du Conseil constitutionnel a été obtenue, sans surprise, grâce à plusieurs votes de magistrats pro-corrida. Il est dit entre autres que ne pas faire saigner et tuer les taureaux n’est pas constitutionnel.
Différentes organisations animalistes ont réagi pour exprimer leur désaccord avec la décision de la Cour constitutionnelle. La présidente du Parti des animaux (PACMA), Silvia Barquero, a exprimé le malaise de l’organisation et rappelé qu’elle avait exigé que « l’interdiction de la corrida soit faite au niveau de l’État et non par des communautés autonomes ». Elle a également souligné, dans une déclaration à Europa Press, qu’il était temps que les personnes opposées à la maltraitance et soucieuses de la sensibilité animales aient une représentation parlementaire qui les défende « sans ambiguïté ni demi-mesure » contre « l’inaction » de certains et la « défense furieuse » des taureaux par les partis politiques Vox et Partido Popular.
Pour le président de l’organisation Gladiadores por la Paz, Óscar del Castillo, cette décision « reflète le fait que, aux côtés de la corrida se tiennent des gens puissants ». Il a ajouté que « les organisations animalistes seront toujours là pour défendre les droits des animaux ».
Francisco Vázquez, président d’AnimaNaturalis, a déclaré : « Il s’agit d’une proposition qui va fondamentalement à l’encontre de la décision des représentants de la population baléare et catalane ». Selon Vázquez, « nous devons garder à l’esprit qu’il y a de moins en moins de corridas en Espagne, où ce spectacle ne représente pas la population espagnole, mais qu’il est destiné à être maintenu car il est considéré comme une partie essentielle des divertissements populaires ».
La décision du Conseil constitutionnel ne signifie pas pour autant que des corridas vont reprendre aux Baléares, de même qu’elles n’ont jamais repris à Barcelone suite à une décision similaire des magistrats en 2016, tout simplement parce qu’une très large partie du public espagnol n’en veut plus.
RL
Sources (en espagnol) : Diario de Mallorca et Mallorcadiario.com (liens dans le texte de l’article)