Horreurs dans les abattoirs et corridas, « c’est légal »

La nouvelle vidéo diffusée par L214 a eu un impact immédiat dans les médias et donc auprès du grand public. Cette fois, ce qui est illustré, c’est la pratique parfaitement autorisée par la loi d’abattre des vaches gestantes, y compris à quelques jours du terme. Une fois la mère suspendue par les pattes et tuée, les abatteurs attendent vingt-cinq minutes que le bébé se soit noyé dans le liquide amniotique. Puis, ils découpent l’utérus pour en laisser tomber le veau mort qui part à l’équarrissage. Tout cela, disent les professionnels, est parfaitement légal. Sauf qu’ils se sentent quand même très mal à l’aise lorsque les images de cette réalité atroce sont diffusées.

L’InterBev, qui regroupe toute la filière du bétail et de la viande, n’a pas voulu réagir publiquement. Tout va bien puisque c’est permis. Leur seule défense est de préciser avoir créé un « groupe de travail bien-être animal ». Parler de « bien-être » quand on organise un holocauste quotidien d’animaux, il faut oser. Élever des animaux dans le seul but de les amener à leur massacre organisé, noyer leurs bébés éventuels, débiter les cadavres et vendre pour la consommation humaine tout ce qui peut l’être, même le plus affamé des amateurs de viande ne peut pas sérieusement considérer que cela puisse avoir le moindre rapport avec du « bien-être animal ».

dsc02122pPeut-on tuer avec respect ? La victime n’a pas son mot à dire. Quel respect peut-il y avoir à tuer un être vivant qui n’est même pas coupable d’avoir agressé son tueur ? C’est pourtant ce que veulent faire croire les professionnels d’InterBev, rejoints en cela par les amateurs de corrida. Cette barbarie qui se pratique encore dans onze départements français et dans sept autres pays (sur deux cents) est, elle aussi, permise par la loi. Non pas qu’elle soit légale, elle, mais protégée par une immunité de peine. Des milliers de vidéos en montrent l’effroyable réalité et pourtant, elle perdure.

A propos de corrida et d’abattoirs, notons à quel point la langue espagnole est plus descriptive que la nôtre : celui qui tue le taureau s’appelle tout simplement le tueur (matador) et l’abattoir s’intitule « lieu où on tue » (matadero).

L214 confirme à chaque nouvelle action son intelligence et son efficacité pour faire reculer l’horreur, tout en sachant que le chemin reste encore long avant que les habitudes alimentaires s’adaptent enfin à un respect total de l’animal : celui qui consiste à ne pas l’exploiter, et encore moins à le tuer. Informer sans relâche le grand public, sensibiliser les parlementaires pour faire évoluer les lois, c’est aussi ce qui nous semble être la meilleure des voies pour faire disparaître la corrida. Cet objectif là est beaucoup plus proche dans le temps, tant la prise de conscience s’accélère dans les huit pays (dont le nôtre) qui se couvrent de honte à maintenir des spectacles de torture animale dans le seul but de se divertir pour les spectateurs et de s’enrichir pour ceux qui en vivent, à coups de subventions, fraudes et autres malversations.

La loi n’est pas l’éthique, malheureusement. Mais lorsqu’elle rend possible de telles aberrations, elle doit être changée.

Roger Lahana