Le 12 janvier 2017, la Justice avait donné au maire de Quito un délai de 45 jours pour mettre au débat un projet de loi interdisant les divertissements cruels avec animaux. Les membres du Collectif Abolition Evolution (Colectivo Abolición es Evolución) ont présenté le 3 mars une demande de destitution du maire, Maurico Rodas. Les membres du groupe ont justifié leur initiative par le fait que le délai a été dépassé. Ils rappellent que rien n’a été fait malgré une décision de justice qui l’exigeait.
La proposition de loi consiste en une réforme de l’ordonnance métropolitaine 127, visant à interdire définitivement les corridas, les combats de coqs et tout autre type de spectacle impliquant de la cruauté à l’encontre d’animaux. Cette résolution a été émise par les juges Fabricio Robalino, Patlova Guerra et Miguel Ángel Narváez. Les magistrats ont fait valoir que « la municipalité de Quito a délibérément et intentionnellement retardé la discussion ». Ils ont ordonné au Conseil municipal de réparer cette omission, selon les termes établis par le processus d’initiative populaire normative.
Felipe Ogaz Oviedo, président de la Commission populaire promouvant l’Initiative Antitaurine, a déclaré qu’à ce jour, cet engagement n’a pas été tenu et a exigé que la municipalité s’y conforme.
« Ce retard démontre que le maire de Quito ne porte que peut d’intérêt à satisfaire la volonté des citoyens qui, lors de la Consultation Populaire de 2011, ont exprimé leur rejet des corridas et des maltraitances animales. » a-t-il déclaré.
Shady Heredia, membre du groupe Abolición es Evolución, a rappelé que l’initiative a été présentée au Conseil municipal il y a quatre ans et que rien n’a été fait depuis. « Le maire doit convoquer le Conseil et appeler à un second débat pour analyser l’initiative, mais jusqu’à présent il ne l’a pas fait de façon visiblement intentionnelle ».
Le 2 mars, le maire a publié une déclaration dans laquelle il dit que ses représentants légaux ont demandé une clarification de la décision initiale, ce qui a été résolu par la Court provinciale le 24 janvier. Dans ce document, Gianni Frixone, procureur de la municipalité de Quito, a expliqué que le délai de 45 jours commençait à courir à partir du 25 janvier 2017, ce qui signifie qu’il n’est pas encore arrivé à son terme.
Daniela Ayala, représentante légale du collectif anti-corrida qui a déposé l’appel, a déclaré que la procédure ne justifie pas d’ignorer les décisions de justice. Elle rappelle qu’un rapport favorable au second débat a été émis, auquel s’ajoute la demande de plusieurs conseillers. « Ne pas respecter une décision de justice est un motif de destitution », a-t-elle conclu.
Source : El Telegrafo
Photo : Des membres du collectif Abolición es Evolución déposent la demande de destitution du maire au palais de justice
Adaptation en français : RL
Felipe Ogaz Oviedo est membre d’honneur de No Corrida