L’érosion se poursuit dans le petit monde rance de la tauromachie : la ville de Palavas renonce à organiser des corridas cette année, faute de moyens financiers suffisants. Il faut dire que dans cette commune, comme dans bien d’autres, la fréquentation des arènes est devenue depuis longtemps trop anémique pour compenser les coûts que ces tristes spectacles induisent.
A force de déficits successifs, même les subventions et les budgets municipaux complaisants deviennent largement dépassés. Et cela d’autant plus que les petits roitelets de pacotille, qui se pavanent sans vergogne dans les arènes en torturant des bovins, s’accrochent désespérément à des cachets exorbitants.
Palavas est une commune touristique plutôt riche. Si elle avait voulu financer à perte les corridas elle l’aurait pu. Il faut donc surtout y voir un signe que la corrida n’est plus vue par le maire comme quelque chose de prestigieux. Elle n’est plus dans l’air du temps, ni à Palavas, ni ailleurs.
Un organisateur de corridas n’est pas qu’une ordure méprisable. C’est aussi un homme d’affaires. Celui de Palavas a fini par accepter la réalité des comptes et a rayé de ses investissements à perte cette activité autrefois lucrative, devenue un puits sans fond. Il se chuchote à Palavas qu’il envisage de se consacrer à l’avenir aux concerts et autres divertissements du même genre. L’art, le vrai, la culture, la vraie.
Les militants anti-corrida peuvent non seulement se réjouir, mais aussi légitimement revendiquer ce nouveau recul. Leurs actions incessantes depuis des années ont fini par porter leurs fruits. Un merci particulier à Alliance Ethique Montpellier pour sa ténacité et à One Voice pour son soutien sans failles.
RL
Merci à Cyril Vaucelle pour les précisions sur la mairie de Palavas.