No Corrida a encore tenu un stand d’information anticorrida en plein centre d’Arles, de 9 h à 17 h 30, et un jour de feria en plus. Ce n’était ni la première fois, ni la dernière.
Les habituelles remarques désagréables que nous avons essuyées de la part de certains aficionados n’étaient ni plus ni moins agressives que pour les 36 précédents stands mensuels tenus depuis trois ans. Tout juste étaient-elles moins fréquentes, comme à chaque nouvelle fois où nous revenons, de même que l’afflux de passants à notre stand pour s’informer et signer nos pétitions était, lui, encore en hausse.
Relevons cependant quelques phrases entendues pendant la journée.
Une dame a expliqué à certains d’entre nous qu’elle avait été pendant une grande partie de sa vie une aficionada convaincue, ne manquant jamais une corrida, jusqu’au jour où elle a eu un chien. Elle nous a dit qu’à partir de ce moment-là, elle a imaginé son compagnon à quatre pattes se retrouvant dans l’arène, ce qui lui a fait soudain réaliser l’horreur de la torture subie par les taureaux. Elle a définitivement arrêté de fréquenter les arènes et n’envisage pas d’y remettre les pieds un jour.
Une autre, à qui l’un de nos militants tendait un tract, lui a répliqué : « Ça ne sert à rien ce que vous faites ! De toute façon, la corrida va bientôt disparaître. » Si nous avons été très heureux de sa seconde phrase, nous rejetons la première puisque cet aboutissement sera le résultat de toutes les actions anticorrida menées depuis des décennies.
Plus curieux, nous avons eu à plusieurs reprises un nouveau pseudo-argument totalement surréaliste de la part de certains aficionados qui passaient devant nous. Ils nous disaient : « S’il n’y a plus de corrida, on ne pourra plus manger ». Ah bon ? Ils ne mangent donc que les jours où il y a des corridas ? Et les autres, comment ils font pour survivre ?
Pour le reste, c’était du réchauffé sans intérêt : « C’est notre culture » (non, elle est espagnole), « C’est notre tradition (pareil et quand bien même, en quoi une tradition basée sur la torture devrait-elle être conservée ?) sans oublier le sempiternel « On est ici chez nous » (nous aussi).
Ce stand a été l’occasion de diffuser deux nouveaux modèles de tracts : un texte intitulé « La corrida est un délit », largement basé sur un de nos articles en ligne depuis plusieurs années, et un autre reprenant deux propositions faites aux députés de nouvelles lois soit d’abolition, soit au minimum de restriction d’accès aux mineurs. Nous étrennions également notre propre pétition, qui a eu un grand succès, avec plusieurs centaines de signatures recueillies.
Un très grand merci à la vingtaine de militants présents pour animer le stand et aider au tractage. Ils venaient de l’Hérault, du Gard, des Bouches-du-Rhône, du Var, de l’Aude et des Alpes-maritimes.
Roger Lahana