Lors de notre dernière lettre d’information, nous informions de l’arrêt des corridas à Palavas. La municipalité qui a décidé de ne plus programmer ces « spectacles » a justifié sa décision par un coût trop élevé et une désaffection du public. En toute logique, le premier motif invoqué est la conséquence du second. L’édile de Palavas, Monsieur Christian Jeanjean, s’est ensuite empressé de communiquer avec un succulent « si en plus ça fait plaisir à ceux qui n’aiment pas voir souffrir les bêtes » qui mérite qu’on s’y attarde.
Explicitement, le maire nie toute motivation qui prendrait en compte le taureau. Il confirme pourtant bel et bien que lors d’une corrida, le taureau souffre. Mieux que cela, il existe des gens qui n’aimeraient pas ça. Et donc d’autres susceptibles d’aimer… Mais là n’est pas notre propos. Cette souffrance reconnue à l’animal n’est-elle pas la cause de la désaffection du public et donc d’une chute des recettes dans les arènes palavasiennes et plus largement dans les arènes françaises et espagnoles ?
Pour continuer dans la logique, ce rejet du public de la souffrance animale ne traduit-il pas un changement des mentalités en profondeur ce que continue de nier la sphère politique ?
Le « si en plus » de la formule de Monsieur le maire, tout à fait savoureux, laisse penser au naïf que ce n’est qu’un « à côté » négligeable, voire anecdotique, qui ne mérite aucune attention particulière bien qu’on s’en réjouisse. Pourquoi donc, en ce cas, se fendre d’explications qui ne peuvent traduire que le déni ?
En tout état de cause, ce changement de mentalités (observé partout en Occident) n’a t-il pas contraint Palavas-les-Flots à stopper définitivement un spectacle barbare mettant en scène la souffrance d’un animal ?
Nous avons ici dans cette formule, ce « si en plus » qui interpelle, un bel exemple de litote sans doute bien involontaire : dire moins pour exprimer plus !
Catherine Martin, administratrice de No Corrida