Un article d’Elideth Fernandez, Movimiento Consciencia (Mexique)
Fondation internationale pour la reconnaissance de la conscience et les droits des animaux
Le photo-activisme est un journalisme citoyen documentaire, basé sur des photographies engagées et critiques.
Ceci est une proposition à tous les photographes, professionnels ou amateurs, dont le travail en tant que militants se concentre sur la lutte pour la paix et l’évolution éthique, qui ne permet aucune discrimination, que ce soit l’origine ethnique, le sexe ou l’espèce, et dont la cause est la justice pour tous les êtres vivants.
La lutte pour la reconnaissance et le respect des droits des animaux n’est pas un mouvement étranger à d’autres mouvements sociaux, puisque les animaux non humains, êtres sentients dotés de sensibilité physique et émotionnelle, réfléchis et conscients, sont des individus à part entière, des êtres uniques et précieux qui, plus que tout autre et à une échelle massive, sont soumis aux mauvais traitements, aux abus, à la violence physique, à l’exploitation, à l’esclavage et à la torture, victimes impuissantes d’une chaîne d’oppression impitoyable – à la fois dans un plan conscient et inconscient – les réduisant au stade d’objets, de façon délibérée et systématique. Tous ces êtres sont doués de conscience et, par conséquent, sont incontestablement dotés de droits essentiels et consubstantiels, même si la loi les leur refuse en raison de divers intérêts mentionnés ci-dessus.
En ce sens, il est incontestable que nous devons défendre les droits de ces individus non humains au même titre que les hécatombes dans la sphère humaine, puisque les principes sont fondamentalement les mêmes. La violence est la violence, quelle que soit la victime, et la cruauté génère immuablement plus de violence dans le tissu social.
L’objectif principal de ce projet est de documenter, de révéler et dénoncer les injustices contre ces individus innocents, perpétrées en toute impunité, alors qu’ils souffrent tout comme nous, afin de transmettre ce sentiment au plus large public. L’image doit être utilisée comme un instrument pour l’observation, la description et l’analyse de la réalité qui en découle. Le photo-activisme se concentre sur la dénonciation, afin que les images contribuent aux changements éthiques et sociaux. Il s’agit d’un instrument politique permettant de rendre visible ce que beaucoup préféreraient garder caché. En rendant visible l’invisible, nous offrons un moyen aux citoyens d’établir un code moral et d’agir en conséquence.
Les documents audiovisuels et graphiques ainsi créés ne le sont pas forcément par des professionnels. La responsabilité est le fondement d’un journalisme participatif, public. Il s’agit d’un mouvement démocratique pluriel, dans lequel les citoyens deviennent des informateurs pour le monde extérieur et pour eux-mêmes. Notre objectif est de montrer les souffrances inutiles subies par les animaux dans le monde contemporain et de révéler les conditions de leur environnement. Il s’agit d’une contribution à la révolution imminente d’une prise de conscience qui vise à inclure au sein de notre cercle moral et compatissant tous les habitants de la planète.
L’image photographique permet d’élever le niveau culturel et de séparer la propagande de la vérité. Notre intention est de saisir des situations qui affligent cruellement des millions d’individus et qui pourtant passent inaperçues. Le photo-activisme doit sensibiliser et non pas désensibiliser, il doit s’imposer au milieu d’un tsunami d’images dépourvues de sens et surtout de cause.
L’image reflète une réalité, elle est incontestable et elle est essentielle à des fins diverses, car elle permet d’éduquer, de cultiver, de réfléchir, au milieu d’une masse dépourvue d’information, d’éducation et de connaissances. Nous devons utiliser tous les genres de la photographie – documentaire, journalistique, artistique, expérimentale ou construite.
L’idée de ce projet est d’essayer d’avoir un effet sur la société de consommation dans laquelle nous sommes plongés, sous l’emprise de lois arbitraires et de doubles standards. Nous devons utiliser l’éthique et l’empathie, afin de voir les choses sous un autre angle et cesser de considérer la misère comme quelque chose de normal et d’acceptable.
Pour cela, nous avons besoin de citoyens solidaires, animés par une motivation authentique et désintéressée, sans but lucratif, afin de contribuer à une communication collective. Les activistes sont là pour transmettre des questions critiques tant sociétales que culturelles sur les individus les plus marginalisés de la société. Ils nous interrogent sur le fait que dans le monde où nous vivons, vivent principalement des animaux, sur ce qu’ils représentent dans notre environnement et dans notre code des valeurs au sein de notre société et de notre vie quotidienne, sur notre attitude envers eux. Cela doit imprégner notre conscience. Alors seulement nous aurons la capacité d’évoluer et nous aurons le droit de commencer à parler d’humanisme.
Joignez-vous à la croisade pour la culture, la conscience et la compassion.
Elideth Fernandez
Movimiento Consciencia (Mexique)
Membre d’honneur de No Corrida
L’essentiel de cet article a été présenté lors du 10e Sommet international antitauromachie (Lima, Pérou, 25-28 novembre 2016)