Protection animale et Constitution mexicaine, un grand pas en avant

Les députés de la Commission des Points Constitutionnels ont approuvé le 9 août 2024 à l’unanimité, soit 38 voix pour, l’avis qui propose la réforme constitutionnelle en matière de protection et de soin des animaux. Ils ont approuvé la modification des articles 3, 4 et 73 de la Magna Carta pour interdire expressément la maltraitance des animaux.

Cependant, un article publié par El Universal sur ce sujet est en fait totalement biaisé en mettant en avant, de façon erronée, que la corrida n’est pas concernée.

Marta Esteban nous a autorisés à publier sa mise au point détaillée, que voici.

La mention de l’interdiction de la maltraitance animale dans la Constitution fédérale constitue une étape fondamentale. Cette initiative inclut les éléments suivants dans la Constitution FÉDÉRALE, ce qui signifie qu’elle affecte TOUS les États du Mexique : « Les plans et programmes d’études doivent inclure la protection et les soins des animaux. »

« La maltraitance des animaux est interdite et le Mexique est tenu d’assurer la protection, le traitement approprié, la conservation et les soins des animaux. »

« La question de la protection des animaux est élevée au rang constitutionnel, conformément à leur nature, leurs caractéristiques et leurs relations avec les personnes, ainsi que pour la prévention et l’interdiction des abus dans l’élevage et l’utilisation des animaux destinés à la consommation humaine, et les mesures nécessaires pour lutter contre les parasites et les risques sanitaires. »

« Les plans et programmes d’études auront une perspective de genre et une approche globale, incluant […] la protection des animaux, conformément à leur nature, leurs caractéristiques et leurs relations avec les personnes, ainsi que la prévention et l’interdiction des abus dans le l’élevage et l’utilisation d’animaux destinés à la consommation humaine, entre autres. La maltraitance des animaux est interdite. L’État mexicain doit assurer la protection, le traitement approprié, la conservation et les soins des animaux, conformément à des lois spécifiques. »

Comme pour tout article figurant dans une Constitution, l’étape suivante consiste à élaborer et à soutenir des lois. La différence est que les lois élaborées désormais auront le soutien de la Constitution FÉDÉRALE. Il est également extraordinaire que la Constitution impose aux enfants une éducation à la prévention de la maltraitance animale.

Et surtout : cela n’EXCLUT PAS la tauromachie ni la chasse. Ces domaines ne sont simplement pas mentionnés, au même titre que  tous les animaux concernés. Le fait que soient mentionnés des animaux destinés à la consommation est un énorme point positif. Par conséquent, il est juste de dire que mettre en avant « cela ne les inclut pas » est trompeur, et l’article d’El Universal est malveillant.

La loi espagnole sur la protection des animaux EXCLUT directement la chasse et la corrida, mais comme elle inclut des millions d’autres animaux, beaucoup ont accepté que la protection de certains vaut mieux que celle d’aucun. Dans le cas de la Constitution mexicaine, il n’y a pas d’exception de ce type, et c’est donc encore mieux, car cela fournit une base pour des stratégies juridiques visant à lutter contre tout type d’abus, y compris la corrida.

Il faut maintenant que le texte soit renvoyé en plénière, nous devons donc être prudents, mais nous espérons qu’il sera adopté étant donné qu’il y a une majorité qualifiée.

Source principale : Marta Esteban

Marta Esteban est membre du Comité d’honneur de No Corrida depuis sa création.