L’association No Corrida, membre de la FLAC, a organisé un rassemblement anticorrida à Arles, devant le commissariat de police, le 9 septembre 2023. Comme lors de chaque feria, nous avons montré notre opposition à la tauromachie espagnole. Nous avions, cette fois encore, le soutien de 16 associations et partis politiques, en présence de Roger Lahana, président de No Corrida, Thierry Hély, président de la FLAC qui regroupe 250 000 adhérents- Kevin Volturno, président de France Anti Corrida, Denis Schmid et Marie Mainville, référents du Parti Animaliste pour le 13 et le 84.
Nous avons encore et toujours voulu passer le message au « Peuple du Sud », de ne plus être dupe de ceux qui leur font croire que « leur liberté et leurs cultures régionales sont en danger », alors que la corrida n’est pas une culture mais une barbarie et qu’elle n’est ni régionale ni même française, puisque espagnole. L’aficion ment, relayée par des politiques, comme le maire d’Arles : c’est leur intérêt financier personnel et/ou leur passion qu’ils défendent.
De nombreux Arlésiens et habitants des alentours sont favorables à cette abolition : ils nous l’ont encore dit, en échangeant avec nous, en klaxonnant, en applaudissant… Certes, ce n’est pas toujours facile dans une ville taurine : un artisan nous a expliqué qu’il ne pouvait pas montrer son opinion, sinon il perdrait « une grosse partie de ses clients et que ce n’est pas le moment« . Un ecclésiastique en visite ce week-end nous a fait part de son émotion et dit qu’il ferait remonter.
Bien sûr, ceux qui se rendaient à leur spectacle barbare, avaient des comportements différents : passer sur l’autre trottoir, regarder ailleurs ou leurs pieds. Quelques réflexions qui se trouvaient « intelligentes et intéressantes » :
– Tiens, vous êtes de moins en moins nombreux ;
Pas besoin d’être nombreux, nous représentons 87% des Français, favorables à l’abolition.
– C’est notre culture et nos traditions.
Non c’est la tauromachie espagnole.
– Cela fait des siècles qu’il y a des taureaux ici.
Vous confondez avec les Camargue, qui ne sont ni torturés ni mis à mort pour « le plaisir ».
Quant à certains qui avaient abusé du jaune, l’agressivité était plus forte, en fonction du nombre de jaunes bien sûr.
– Retournez chez vous.
ON EST chez nous.
Cette remarque revient systématiquement, c’est drôle, ils croient toujours que nous venons d’ailleurs, or, nous sommes du 13, du 30, du 34. S’ils savaient le nombre d’habitants du Pays d’Arles qui signent notre pétition abolitionniste tous les mois, au marché ! Et, quoi qu’il en soit, nous sommes tous Français, donc concernés, Arles n’ayant pas à notre connaissance obtenu son indépendance territoriale par rapport au reste du pays.
Nous avons profité de la Coupe du Monde de rugby, pour montrer des portraits de rugbymen de l’équipe de France qui se sont positionnés contre la corrida.
Quant à l’hommage à Picasso, Roger Lahana a tenu à préciser : « On parle beaucoup de Picasso et de sa passion pour la corrida. Ce que l’on sait moins, c’est que sa petite fille Marina Ruiz-Picasso a été traumatisée quand il la traînait aux arènes, à l’âge de 4 ans. Depuis, elle a intégré le Comité d’Honneur de la FLAC à qui elle a adressé son témoignage poignant« .
En raison de la suppression des feux tricolores, nous avons vu de loin seulement, les véhicules des tueurs et de leurs sbires. Dommage.
Encore merci du fond du cœur, à tous les militants qui, malgré la chaleur, ont participé à cette action de défense des taureaux et chevaux de corrida.
A lire également cet article de La Provence, particulièrement honnête.
Dominique Arizmendi