Dans La Provence Arles du 26 août 2023, un article intéressant : Qui sera le prochain gestionnaire des arènes ? Mais surtout, comment ces gens se battent entre eux pour les diriger.
Comme tous les 4 ans, la ville a relancé la procédure de DSP – délégation de service public – des arènes pour la période 2024-2028. Comme voici 4 ans, on reprend les mêmes et on recommence : la place doit être TRES intéressante…! Jalabert directeur actuel des arènes d’Arles, des Saintes Maries de la Mer, de Mont de Marsan, et éleveur de taureaux de corrida, Casas directeur des arènes de Nîmes, de Madrid, de Séville, également très impliqué dans certaines corridas mexicaines, et Callet directeur des arènes de Saint-Gilles et éleveur de taureaux destinés aux corridas.
Dans le temps, les directeurs des arènes d’Arles, Nîmes et Béziers avaient fait un deal : les frères Jalabert tenaient Arles, Casas Nîmes et Margé Béziers. Les conseils municipaux, aux ordres, suivaient. Puis Callet, Casas et le fils Jalabert ont postulé en 2018 pour Arles. Callet s’est retiré, ne faisant pas le poids. Casas et Jalabert se sont agressés verbalement par media interposés. Et, comme par hasard, le conseil municipal arlésien a choisi Jalabert, l’enfant du pays, plusieurs mois avant même que son association de production ne soit créée.
Selon La Provence, l’actuelle DSP prenant fin en décembre 2023, déjà le nom de celui en charge de l’organisation des spectacles taurins dans les arènes d’Arles pour la période 2024-2028 aurait dû être connu avant l’été. Une première procédure avait été lancée en février 2023.
Deux dossiers auraient été déposés. Celui de l’actuel gestionnaire des arènes, candidat à sa propre succession, Ludi Organisation, avec à sa tête Jean-Baptiste Jalabert et Lola Jalabert, et celui d’une équipe constituée des directeurs des arènes de Saint-Gilles, Pierre-Henry Callet et Julien Miletto, de Paquito Leal, le fondateur et ex-directeur de l’Ecole Taurine d’Arles, agresseur d’un stand anticorrida, Frédéric Bon, éleveur de taureaux Camargue, Joselito Miralles et Joachim Cadenas, razeteur et torero amateur.
Les deux candidats, dont les projets auraient été retoqués par la Ville, ont ensuite vu leurs appels respectifs rejetés par le tribunal administratif de Marseille.
Une première procédure lancée en février avait échoué. Et voici la ville d’Arles obligée de relancer une nouvelle DSP en plein cœur de l’été. Deux dossiers auraient là aussi été déposés. Toujours celui du groupe emmené par les directeurs de Saint-Gilles, et celui porté par Jean-Baptiste Jalabert. Lequel selon Mundotoro, média espagnol taurin, se serait pour l’occasion, associé à Simon Casas.
D’un côté comme de l’autre, on se refuse à tout commentaire « par respect pour la procédure en cours ». C’est le jeu des DSP, discrétion absolue. Du côté de la ville, on explique que « l’analyse technique des candidatures est en cours. Celle-ci est régulièrement présentée lors de différentes étapes de la procédure, dans le cadre d’une commission de délégation de service public (CDSP) composée d’élus de la majorité et de l’opposition, conformément au code de la commande publique. Cette commission garantit notamment la transparence de la procédure. L’attribution finale de la DSP, quant à elle, ne peut se faire qu’en conseil municipal, seul organe compétent pour rendre une telle décision. » Sans présumer d’ éventuels recours des différents candidats, l’attribution finale devrait intervenir d’ici la fin de l’année. « Cela, afin de permettre au prochain délégataire de travailler le plus sereinement possible sur la Feria de Pâques 2024« .
La suite ? on la connaîtra bientôt… Ne nous faisons pas d’illusions, la place est bonne : on retrouve les mêmes pour tenir la tauromachie dans les villes taurines : business, pouvoir, réseaux, petits copains… et l’omerta continue.
Dominique Arizmendi