Un article d’AnimaNaturalis – Pour la deuxième année consécutive, Bogotá (Colombie) n’organisera pas de corridas à Santamaría. L’appel d’offres pour la réalisation de la saison taurine 2023 a été déserté car l’année dernière, aucune entreprise ne s’est présentée, accusant le cahier des charges nécessaire à la gestion de la prestigieuse arène d’être disproportionné.
Pour la deuxième année consécutive, la capitale colombienne n’organisera pas de corridas dans les arènes Santamaría, comme l’a indiqué le sénateur Andrea Padilla Villarraga. Cela est dû au fait que l’appel d’offres pour les réaliser n’a été accepté par aucun prestataire potentiel. « Pour la deuxième année, l’appel d’offres pour mener à bien la saison taurine à Bogotá a été abandonné […]. Un accord dont je suis l’auteur, que j’ai traité en tant que conseiller de Bogotá, un accord qui vise précisément à décourager les corridas cruelles dans la capitale », a mentionné le sénateur de l’Alliance verte.
Ce à quoi la sénatrice Padilla, qui était porte-parole d’AnimaNaturalis avant de se lancer dans sa carrière politique, fait référence à l’accord 767 du Conseil de Bogotá et de la Cour constitutionnelle, qui vise à décourager progressivement les pratiques taurines. Voici quelques-unes des conditions qui ont été établies pour le fonctionnement de l’arène :
- Les instruments qui lacèrent, coupent, mutilent, blessent, brûlent ou blessent les animaux de quelque manière que ce soit ne peuvent être utilisés, ce qui équivaut à l’interdiction d’utiliser tout instrument de torture.
- Les taureaux ne peuvent pas être tués dans le cadre du spectacle.
- La société organisatrice doit consacrer 30% de l’espace publicitaire au signalement des souffrances subies par les animaux lors des corridas.
- Tous les frais de fonctionnement des manifestations taurines seront pris en charge par la société organisatrice.
Ces conditions s’inspirent directement de celles qui avaient été adoptées aux Baléares il y a quelques années, une action déjà menée par AnimaNaturalis en coopération avec plusieurs autres associations dont No Corrida, avant d’être cassées par le Tribunal constitutionnel espagnol – mais nous sommes ici en Colombie, où la corrida ne jouit pas des mêmes protections qu’en Espagne.
« Aucune entreprise ne s’est présentée pour répondre au cahier des charges démesuré qu’exige la gestion de la prestigieuse arène. Le texte exige une redevance excessive et dénature complètement la corrida« . C’est ce que rapportent certains médias taurins.
D’autre part, la maire de Bogotá, Claudia López, a souligné positivement sur ses réseaux sociaux qu’une scène aussi représentative de la capitale que Santamaría n’est pas utilisée pour la tauromachie, en plus d’ajouter qu’à partir de la mi-décembre, les arènes accueilleront le Foire de Noël.
Le même appel d’offres a également été abandonné l’année précédente. C’est ce qu’a indiqué l’Institut régional des loisirs et des sports (IDRD) : « Malgré le fait que nous ayons ouvert l’appel depuis plus d’un mois, aucun candidat ne s’est présenté, donc aujourd’hui il a été déclaré nul. C’est la raison pour laquelle nous voulons informer le public que cette année il n’y aura pas de saison taurine à Bogotá. De même, nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont attendu cet appel et informons les animalistes que cette mairie reste engagée dans la protection des animaux. »
« Pour 2021, il n’y a pas eu d’appel d’offres pour la place culturelle de Santamaría, par décret national émis par le président Iván Duque. Afin de prévenir et de contrôler la propagation de Covid-19 sur le territoire national, des mesures sont adoptées telles que l’interdiction des événements accueillant du public ou à caractère privé qui impliquent la participation de plus de 50 personnes », a expliqué Caterin Hernández, directrice d’AnimaNaturalis Internacional en Colombie.
Dans le programme électoral du président Petro, il était dit explicitement : « Nous allons promouvoir l’interdiction de toutes sortes de spectacles qui impliquent des pratiques de maltraitance animale, y compris les corridas. Nous n’autoriserons pas l’utilisation de scènes ou de ressources publiques à ces fins. »
Il s’agit là d’un pas de plus vers la réalisation de cette promesse.
Source (en espagnol) : AnimaNaturalis.
Adaptation en français : RL