Certains aficionados n’ acceptent vraiment pas la liberté d’expression

Encore un happening par cette belle matinée printanière du 14 mai 2022 à Arles. Avec le soleil, les touristes arrivent, regardent nos visuels et s’enquièrent d’explications, signent la pétition… La plupart, ne croyant pas que cette barbarie existe sont… Français !

Comment est-ce possible? Pourtant leurs impôts contribuent à subventionner la tauromachie espagnole. Nos dépliants, nos photos, nos explications aident à expliquer les différentes phases de ce spectacle horrible.

Nous avons eu le plaisir de recevoir le candidat du Parti Animaliste de notre circonscription, Cédric, et de sa suppléante, Estelle.

Vers la fin de la matinée, un aficionado est venu nous apostropher et nous avons eu droit à tous les clichés et menaces habituels. Petit florilège (nos réponses sont en italiques) :
– On vous a permis de revenir ici ? – Cela fait 7 ans que nous tenons ce happening mensuel et cela s’appelle la liberté d’expression, garantie par la Constitution.
– Vous venez provoquer la population arlésienne – il n’a pas voulu pas croire que la majorité des Arlésiens et des villes taurines sont pour l’abolition : c’est sûr qu’à force de n’être qu’entre eux, ils parlent peu avec les autres.
– Vous n’y connaissez rien – Oh si, malheureusement, on sait absolument tout de la réalité des corridas.
– Ce que vous montrez, ce sont des mensonges – après échange, il affirmait que ces photos ne montraient que des instants T. Ce qui confirme même dans sa tête qu’il s’agit bien de la réalité.
– Vous allez devant les arènes et vous nous insultez – Nous n’insultons jamais et nous n’avons plus le droit d’aller devant les arènes depuis de nombreuses années (un arrêté pris par Manuel Valls…)
– Les taureaux ne sont pratiquement plus piqués – et à la fin, ils ne sont pratiquement pas morts ?
– Les banderilles ne leur font pas plus mal qu’à nous, une piqûre de moustique – les moustiques ne font pas perdre des litres de sang à chacune de leurs piqûres.
– Dans une autre vie, je préfère être taureau de « combat » que taureau d’élevage – il n’a pas reconnu que la plupart de ces taureaux sont envoyés à l’abattoir par les éleveurs avant même d’aller à l’arène.
– Les taureaux vivent 5 ans idylliques – ah les erales, les novillos aussi ?  Et quand bien même, est ce une raison pour les torturer pendant les vingt dernières minutes de leur vie ?
– Je vois des corridas tous les jours ; mes enfants y vont et se régalent – Tous les jours ? Il habite où ce monsieur ?
– Il y a 10 à 15′ de capea – après échange, il revenait à 2′ et quoi qu’il en soit, cela ne change rien à l’issue fatale pour le taureau.
– Vous allez partir, on va vous virer d’ici, je vais appeler la police – nous avons l’autorisation de la Préfecture de Police – je veux la voir – il ferait mieux de lire la Constitution.
– Je suis policier, j’ai tous les numéros sur moi , je vais contacter le 1er adjoint – allez-y, nous sommes ici de façon déclarée donc légale.

Puis, il est revenu nous photographier, est reparti en direction du commissariat et nous a recroisés en revenant, parlant de nous au téléphone. Sans aucun résultat, bien sûr. Pour ce monsieur, le simple fait de dénoncer la corrida lui est insupportable ; peut-être le nombre croissant de personnes venant signer notre pétition, se renseigner, parler, dénoncer, nous encourager et nous féliciter le perturbent ainsi que savoir que 87% des Français  sont favorables à l’abolition.

En fait, ce monsieur nous fait un très grand plaisir : si notre présence le dérange à ce point, c’est que cette aficion voit sa fin arriver et ce malgré les corridas dites “de bienfaisance”, malgré les écoles taurines subventionnées par nos impôts, malgré les places gratuites pour les enfants dans les arènes, malgré les places à prix réduits pour les jeunes dans ces mêmes lieux de torture animale, malgré le racolage dans les quartiers, les centres sociaux, les écoles, les garderies, crèches, hôpitaux, centres aérés, tous transformés en lieux de propagande éhontée, malgré leurs mensonges, manipulations et autres tricheries.

Merci à nos fidèles militants présents Viviane, Dagmar, Nathalie, Estelle, Dominique, Philippe, Joël et amitiés aux malades ou indisponibles.

Le prochain happening aura lieu le 18 juin.

Dominique Arizmendi