Afin de faire passer la tauromachie espagnole pour normale et festive, des villes taurines et leurs clubs taurins organisent dans le cadre de leurs ferias, une fête pour les enfants. Fêtes qui n’existent à aucun autre moment de l’année, d’ailleurs !
Après la « feria di pichoun » à St Martin de Crau ce 30 mars, avec remise des clés des arènes par la maire, petit-déjeuner offert, vide-grenier pour enfants, jeux organisés, taureau mécanique etc., Arles enchaîne avec sa « Feria de los niños » – eh oui, niños doit être un nouveau mot provençal ! – le 13 avril. Cette année, les petits Arlésiens sont invités à se joindre aux enfants des centres aérés : rassemblement festif place de la République, puis défilé en musique jusqu’aux arènes avec encierro de carreton (lâcher de faux taureaux) et d’autres ateliers ; visite de l’Espace toros à 15 heures, avec d’autres animations dédiées aux enfants. Lundi de Pâques, grande chasse aux œufs.
Autre forme de racolage : le 2 avril, le quartier de Barriol à Arles, s’est transformé en arène géante à l’occasion d’une journée festive et artistique chapeautée par l’école taurine d’Arles, le centre social de Barriol, la Ville et l’ACCM. Toute la journée, les élèves de l’école taurine ont initié les jeunes du quartier à la tauromachie. Un évènement « qui n’était plus arrivé depuis 1997« , se remémore l’ex-torero Mehdi Savalli, aujourd’hui à la tête de la section espagnole de l’école taurine du Pays d’Arles et lui-même un enfant du quartier. « C’était important pour moi d’amener les jeunes du quartier à s’initier ou découvrir la pratique de la tauromachie« .
Qui dans ces communes aura le courage d’ouvrir les yeux, de refuser l’embrigadement des enfants face à l’aficion qui démarche dans les écoles, qui récupère les enfants par les centres sociaux, garderies et autres centres aérés, par les animations dans les quartiers ? Très difficile quand les centres sociaux ou aérés dépendent de la mairie ou quand, dans une école, des collègues, voire le directeur d’école sont aficionados et même président du club taurin en ce qui concerne le directeur…
L’aficion n’a que faire de faire plaisir aux enfants, elle prépare la relève.
Dominique Arizmendi, administratrice de No Corrida