A l’occasion des Journée Taurines du 21 au 24 octobre 2021, le COLBAC avait déclaré (le 12 octobre) deux manifestations : l’une sur le parvis du théâtre (à l’occasion de la soirée d’ouverture jeudi 21/10, l’autre sur le parvis des arènes (à l’occasion de la corrida, dimanche 24/10. Un arrêté préfectoral en date du 15 octobre 2021, portant réglementation sur la voie publique à l’occasion des Journées taurines à la demande de la municipalité et de la Fédération des Clubs Taurins du Biterrois, a interdit ces deux manifestations.
Si nous nous attendions à un périmètre autour des arènes (c’est le cas depuis 2014), nous avons été surpris du périmètre interdit autour du théâtre. La mise en place de ces périmètres conduit évidemment à interdire toute manifestation contestant la corrida, ce qui est d’ailleurs le but explicitement poursuivi par l’arrêté. Nous reléguer à 300 et 500 mètres vise à réduire l’impact de nos actions et conduit à vider de son sens et de son intérêt nos deux manifestations. Nous sommes censurés.
Le motif invoqué est le risque de trouble à l’ordre public (alors que nous avons déclaré, devant les arènes, une manifestation silencieuse, statique et en petit nombre : 10 militants exactement, pas un de plus !) L’arrêté précise par ailleurs qu ‘ « il convient d’éloigner des lieux de manifestations taurines les militants anti-corrida« . Surtout, les prétendus risques de troubles proviennent d’un courriel du Président de la Fédération des Clubs Taurins du Biterrois au Préfet. Il est urgent que les taurins cessent de faire la loi à Béziers !
Rappel : l’an dernier, à la même période, nous avions déposé pour la première fois un recours en justice contre un arrêté interdisant de manifester devant les arènes silencieusement en petit nombre, à l’occasion d’un spectacle de tienta, pendant les Journées Taurines. Le juge a rejeté notre requête. Il a considéré notamment que notre liberté de manifester n’était pas entravée puisque nous nous étions toujours accommodés de manifestations loin des arènes (un comble !). Il apparaît donc nécessaire de contester systématiquement, dans le cadre de la loi, les arrêtés interdisant nos manifestations dans les périmètres des évènements tauromachiques. C’est du reste ce que l’assemblée générale du COLBAC, réunie samedi 16 octobre, a approuvé à l’unanimité.
Par ailleurs, nous avons déposé un recours en justice et avons saisi le Juge des référés. L’audience a eu lieu mercredi 20 octobre, à 10h, au Tribunal de Montpellier. C’est Me Hélène Thouy, avocate au barreau de Bordeaux (par ailleurs co-fondatrice du Parti animaliste et candidate à l’élection présidentielle 2022) qui a plaidé la requête. Nous avons demandé au Juge de suspendre l’arrêté du 15 octobre 2021 qui porte atteinte de façon grave et manifestement illégale à nos libertés d’expression et de manifestation.
L’arrêté préfectoral porte atteinte de façon grave et manifestement illégale à nos libertés d’expression et de manifestation.
Et c’est exactement ce que le Juge a conclu le 20 octobre 2021 :
Le compte-rendu plus détaillé du COLBAC, complété par une revue de presse, peut être consulté en cliquant ici.