Ainsi que nous l’avons expliqué, Arles a obtenu une dérogation, un passe-droit afin de pouvoir être la première ville à débuter la temporada, c’est à dire la période des spectacles barbares pour sadiques. Nous ne pensions pas que la sous-préfète d’Arles et la préfète de Marseille oseraient appuyer la demande de dérogation d’une journée de corrida aux arènes, avec une jauge de plus de 3000 spectateurs, personnel et invités compris, alors que les autres spectacles de plus de 1000 spectateurs sont interdits. Mais si ! Même pendant une crise sanitaire planétaire, l’aficion obtient des passe-droits. Et comme si ce n’était pas suffisant, alors que des pass sanitaires vont être exigés pour les prochaines corridas, ce 6 juin 2021 pour Arles, le pass sanitaire n’était pas nécessaire ! Un véritable scandale.
Pour l’aficion, l’important n’est pas la feria dont ils se regorgent à longueur d’année. Emmenés par Jean-Baptiste Jalabert directeur des arènes, Patrick de Carolis le maire et Monika Michel la députée, le seul plaisir des aficionados est de voir des herbivores torturés et tués. Eux qui ne juraient en mars, que par la défense des commerçants, ils les ont vite oubliés. Pour ces gens, la seule “fête” qui compte c’est torturer et tuer des animaux en public.
En ces circonstances, No Corrida et son partenaire France Anti Corrida, ont donc dû très vite organiser un rassemblement, pour protester contre cette corrida. Cette fois encore, notre action a consisté en une haie de déshonneur sur le passage des aficionados se rendant aux arènes. Malgré l’organisation précipitée, nous avons été une trentaine de militants, en grande majorité des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l’Hérault, ce qui montre une progression des anticorrida dans les départements dits taurins, sans oublier le Vaucluse, le Tarn, Paris. Nous remercions du fond du cœur tous ces militants présents qui se déplacent pour la défense des taureaux.
En ces circonstances de jauge limitée, peu d’aficionados sont passés devant nous. En fait, 2500 places ont été vendues. La plupart des gens ne regardent pas nos visuels, nos banderoles, ne nous dévisagent pas. Non, ils préfèrent observer avec une grande attention leurs pieds, le trottoir. Nous voyons toujours les petits coussins emportés pour protéger les fessiers ; il faut un minimum de confort pour assister à la torture et au massacre de ces pauvres bêtes dans des arènes gallo-romaines.
Beaucoup de réflexions agressives venant des automobilistes cette année, des énervements dus à la situation anxiogène ? Mais aussi des mercis, des bravos à coups de klaxon.
Un aficionado nous a fait une remarque sur nos carences alimentaires probables – quel niveau…
Nous avons terminé notre action par une minute de silence en hommage aux 12 taureaux de ce jour. Nous remercions la police dont la présence discrète mais efficace a permis le déroulement de notre rassemblement sans incident.
Merci à toutes et à tous. Notre combat continue jusqu’à l’abolition.
Dominique Arizmendi