Les règles de déconfinement sont pourtant parfaitement claires : normalement, jusqu’au 9 juin, le couvre-feu à partir de 21 h est toujours requis, les cafés et restaurants sont fermés en intérieur. Juan Bautista, directeur des arènes, et Patrick de Carolis, maire d’Arles, ont bien précisé pendant des mois que les corridas prévues le weekend du 5-6 juin, puis uniquement le 6 juin, ne se tiendraient qu’à deux conditions : que la jauge soit au moins égale à 5000 places et que les bars et restaurants soient ouverts. Dans le cas contraire, les spectacles taurins seraient annulés. Logiquement, les conditions du déconfinement auraient donc dû conduire au report ou à l’annulation des corridas prévues le 6 juin.
Mais, dans le monde de l’aficion, les règles c’est bon pour les autres. Être privés de spectacles de torture depuis des mois et des mois, ça ne pouvait plus attendre un jour de plus. Vite, vite, du sang, de l’agonie, de la souffrance, le tout sous les applaudissements ! La seule chose qui compte, c’est de pouvoir massacrer sans plus attendre quelques taureaux en public. La corrida aura bien lieu le 6. La sous-préfecture dont dépend Arles a fini par céder à la pression constante des organisateurs pour que la date-butoir du 9 juin qui s’applique à tous les citoyens français ne concerne pas les Arlésiens le 6 juin, ceci afin de pouvoir tenir à tout prix une corrida ce jour-là.
Nous y serons aussi, pour dire non à la torture, encore et toujours, jusqu’à l’abolition.