Taurium

Pascal Dumont est un artiste peintre. Il nous a contactés pour nous parler de son tableau intitulé Taurium et du très beau commentaire qu’en a fait Bruno Meurée, la personne qui l’a acquis il y a quelques semaines. Nous le reproduisons ici avec son aimable autorisation.

Taurium

Il aurait pu s’appeler : « cruauté humaine » , « 21e siècle on continue ». Le 4 février 2021, décision historique, l’Espagne a mis un terme à la chasse au loup. Et pourtant la mise à mort continue sa course sur le Taurium.

Taurium rime toujours pour l’homme avec Podium. L’ homme et sa volonté de Conquête, de Domination et de Triomphe.

Je veux la première place
Je veux être sur la plus haute marche
Je veux tuer pour paraitre plus fort
Je veux, je veux, je veux…

Paraitre est bien le mot prédominant aujourd’hui. Paraitre, illusion d’un monde désenchanté où la réalité nourrit par ces cadres fins, noirs. On ne les voit presque pas mais ils sont biens là, nous aveuglant de l’essentiel. Ils sont partout sur le tableau, dans notre quotidien utilisés machinalement. Ils représentent ce monde moderne nous plongeant dans l’insignifiant, l’accessoire, le superflu… et oui, les écrans, portables, tablettes et autres télévisions.

L’essentiel est derrière, massif, imposant, volumineux et pourtant fragile et en détresse. Il plonge , il courbe l’échine… vers le bas à gauche. Ses deux pattes ont flanché sous la pique. Un éclat de sang sur sa nuque. Son corps a cette volonté postérieure de ne pas vouloir s’effondrer.

Un regard tendre,
Un regard implorant,
Un regard rempli d’incompréhensions

Surpris, Supplice, Supplique…

Francis l’avait bien décrit :

« Ils ont frappé fort dans mon cou pour que je m’incline 
J’ai jamais appris à me battre contre des poupées »

Ça en dit long sur l’homme et son ego narcissique et toutes ses dérives égocentriques. Est ce que ce monde est sérieux ? Les cadres noirs font perdre un essentiel, petit à petit, insidieusement… l’Empathie. Ils font plonger, en cascade, par le changement répété trop rapproché de la nouveauté, trop rapide pour les capacités d’adaptation psychologique de notre petite nature humaine. Ils nous amènent jusqu’à la faute d’orthographe, et masquer la vérité, masquer la faiblesse par ce bon vieux blanco.

Masque du paraitre reposant sous nom. Voilà notre nouvelle signature.

Bruno Meurée

Site de l’artiste : https://www.aucoindelart.fr/

Vidéo bâtie sur le texte : https://youtu.be/WcLovVXyJuc