Madrid – La Commission sénatoriale de la culture et des sports a rejeté ce jeudi 12 novembre 2020 une motion du Partido Popular (PP, droite) demandant au gouvernement de promouvoir des actions de défense de la tauromachie et de la reconnaître comme un « signe identitaire de l’Espagne ».
La motion a été rejetée grâce à un vote contre venant de tous les groupes de la commission sénatoriale de la culture et des sports, à l’exception du PP et de Vox (extrême-droite), qui ont voté pour. Le PP a défendu dans son texte que « la tauromachie est un ensemble d’activités directement liées à l’exercice des droits fondamentaux et des libertés publiques protégés par la Constitution, tels que ceux de la pensée et de l’expression, de la production et de la création littéraires et artistiques, scientifique et technique », ce qui a été critiqué par tous les autres groupes, à l’exception de Vox.
Non, les corridas ne sont pas le 2e spectacle du pays, mais le 10e
Lors de la défense de la motion, la sénatrice du PP María de las Mercedes Cantalapiedra a assuré que la tauromachie est « le spectacle de masse le plus important de ce pays après le football », ce à quoi le sénateur Bernat Picornell, de l’Esquerra Republicana, a répondu que « les festivités taurines ne sont pas le deuxième spectacle de ce pays, mais le dixième, derrière le football, le cinéma, les monuments et sites, les musées, les concerts de musique actuelle et de musique classique, les expositions, le théâtre et galeries d’art. Alors disons les choses par leur nom et n’inventons pas n’importe quoi. » En outre, il a défendu que « tuer un animal n’est pas une culture au 21e siècle » et a ajouté que la corrida « a moins d’adeptes chaque jour ». Il a également rappelé qu’il y a quelques jours, le Parlement européen avait demandé le retrait de l’aide liée à l’élevage de taureaux de combat.
Le sénateur du PSOE (gauche socialiste), Miguel Ángel Vázquez, a reproché au PP d’avoir amené à la Chambre haute cette motion avec l’intention de « rivaliser avec l’extrême droite dans le domaine de l’identité », et a décrit comme un authentique non-sens le fait de lier la défense de la tauromachie aux droits fondamentaux, bien qu’il ait reconnu que la tauromachie est « une tradition enracinée ». Il a terminé en expliquer que son groupe voterait contre, car la position du PSOE vis-à-vis de la tauromachie est celle de « ni promouvoir ni interdire ».
La mort n’est pas de l’art, tuer n’est pas une culture
Dans le même ordre d’idées, la sénatrice d’Adelante Andalucía, María Pilar González, a confirmé que son groupe voterait contre, affirmant que « nous nions la valeur stratégique, historique et culturelle de la tauromachie. L’art ne peut pas aller à l’encontre de la vie, l’art est une recréation de la vie elle-même. La mort n’est pas de l’art. »
Par ailleurs, le sénateur de Junts Per Catalunya Assumpció Castellví a souligné que « Le taureau souffre, en aucun cas on ne peut dire que l’animal ne souffre pas ».
Le seul à s’être rallié à la motion du PP a été le sénateur Vox Jacobo González-Robatto, qui a défini la tauromachie « comme une partie essentielle du patrimoine culturel espagnol » et a déploré qu’il s’agissait d’un secteur « fortement affecté par la pandémie ». et par la direction du gouvernement.
Source : AnimaNaturalis
Adaptation en français : RL