Nouveau coup dur pour la tauromachie. José Manuel Rodríguez Uribes, le ministre de la Culture espagnol dont dépendent les spectacles taurins, affirme dans une interview qu’il ne veut pas recommander d’aller à la corrida mais plutôt d’aller au théâtre car il s’agit d’un spectacle pacifique qui ne suscite pas de polémique.
Il a fait cette déclaration lors d’une interview publiée par El Mundo, en répondant aux questions de différents personnages de la culture et en référence à la question du torero Pablo Aguado.
Le secteur taurin a qualifié cette prise de position de « mots malheureux ». Ce n’est pas le point de vue de la directrice d’AnimaNaturalis, Aïda Gascón, qui a valorisé positivement l’intervention lors d’un entretien avec EFEverde, puisque ce ministère « ne donne finalement pas un traitement favorable à une activité comme la tauromachie, qui est une minorité largement rejetée par la population espagnole ».
Aïda Gascón a regretté que « inévitablement des aides leur viendront d’une manière ou d’une autre » mais elle soutient que le ministère de la Culture « ne fait aucune sorte de diffusion ou de propagande relative au secteur taurin à la différence d’autres disciplines de nature artistiques ou sportives ».
Elle a ajouté que le rejet social « augmente, avec moins de corridas et de célébrations populaires avec ces animaux » et rappelle que de plus en plus de partis se déclarent ouvertement contre la maltraitance des animaux dans les festivités populaires et autres traditions.
Ce n’est pas la première fois qu’Uribes rejette publiquement la tauromachie, et c’est pourquoi le secteur taurin exerce depuis des mois des pressions sur son ministère, à travers des manifestations dans la rue, des lettres de la Fondation Toro de Lidia, de l’Union des éleveurs de taureaux de Lidia et d’autres groupes taurins.
La Commission Culture et Sports du Congrès des Députés a rejeté le 14 octobre (encore une fois, la première fois avait eu lieu en mai) une proposition non législative relative à la promotion de mesures visant à soutenir le secteur de la tauromachie en tant que patrimoine culturel de l’Espagne et à minimiser l’impact de la crise du Covid-19, présenté par le Groupe Parlementaire Populaire (droite).
Bien que le gouvernement ne montre aucun intérêt à sauver la tauromachie, certains gouvernements régionaux et conseils provinciaux allouent des aides extraordinaires pour le sauvetage de la tauromachie en raison des effets du coronavirus. C’est ainsi que Madrid, Castilla y León, Navarra, La Rioja et les communes de Valence, Castellón, Teruel et Málaga se sont déjà engagés à fournir une aide d’un montant total d’environ 7,3 millions d’euros.
Source : AnimaNaturalis (en espagnol)
Adaptation en français : RL