Podemos demande d’interdire l’entrée et la participation des moins de 18 ans aux corridas (Espagne)

Unidas Podemos a enregistré le 14 octobre 2020 au Congrès des députés un amendement à la loi sur la protection de l’enfance, en instance à la chambre, pour interdire la participation et l’entrée aux corridas pour les mineurs de moins de 18 ans. Il s’agirait d’un pas de plus vers la protection des mineurs contre la violence des spectacles taurins, comme le recommandent les Nations Unies (ONU) depuis des années.

Après des mois de négociations, tant au sein du gouvernement qu’entre groupes parlementaires, le PSOE a finalement décidé de ne pas soutenir cet amendement. Des sources issues de la Vice-présidence des droits sociaux et de l’Agenda 2030, dirigée par Pablo Iglesias, expliquent que l’amendement en question implique la modification de la loi 10/1991, sur les pouvoirs administratifs concernant les spectacles taurins, afin d’empêcher tous les mineurs de la participation et l’accès aux arènes et à tout autre lieu du même type, y compris les écoles de tauromachie dans lesquelles les animaux sont concernés.

En effet, et bien qu’au départ les sources consultées aient supposé qu’il s’agirait d’un amendement présenté conjointement avec le PSOE, ce parti a finalement décidé de ne pas soutenir l’initiative. Les deux forces prévoient de présenter plusieurs propositions conjointes ce mercredi. « Après des mois de négociations, tant au sein du gouvernement qu’entre groupes parlementaires, le PSOE a finalement décidé de ne pas soutenir cet amendement de Podemos. »

Sergio Garcia Torres, directeur de la Direction du Bien-être Animal, a déclaré : « Nous avions compris que pour ce gouvernement de coalition, les recommandations des Nations Unies constituaient un point de consensus. Nous espérons qu’en fin de compte ils le rectifieront et le soutiendront dans le processus parlementaire ».

Si cet amendement est voté, la participation et l’accès des mineurs seront considérés comme une « infraction très grave ». Aujourd’hui, la loi précitée ne mentionne même pas les mineurs dans ses articles, bien que certaines communautés autonomes aient des réglementations spécifiques en la matière.

C’est le cas des îles Baléares et du Pays basque, qui empêchent la présence de mineurs de moins de 18 et 16 ans, respectivement. Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a averti l’Espagne en février 2018 de la nécessité d’un règlement qui protège tous les mineurs de ce type de violence contre les animaux. De plus, depuis 2014, il y a six ans, le Comité des droits de l’enfant a adressé des recommandations similaires à ce sujet à d’autres États.

Ainsi, le vice-président insiste sur le fait que l’amendement vise à « répondre au souci des institutions nationales et internationales de protéger les droits des enfants et adolescents à vivre dans un environnement exempt de violence ». Il n’y a aucune référence à cette question dans l’accord de coalition, ni parmi les priorités de l’exécutif, bien que Podemos ait inclus le retrait des subventions avec de l’argent public à la tauromachie dans son dernier programme électoral.

L’entrée et la participation de mineurs aux spectacles tauromachiques, « infraction très grave »

Plus précisément, l’amendement en question soulève trois modifications de la loi 10/1991 qui, dans sa rédaction actuelle, ne mentionne même pas les mineurs.

Une section 4 est ainsi ajoutée à l’article 2 « Classes de spectacles taurins » qui se lit désormais : «Les participants aux spectacles ou festivals taurins et aux écoles de tauromachie doivent être âgés de plus de 18 ans ».

Une section 4 est également ajoutée à l’article 8, sur les droits et obligations des spectateurs, qui établit : « Il est interdit de laisser entrer ou séjourner des mineurs de moins de dix-huit ans dans les arènes ou les lieux autorisés lors d’événements de tauromachie, y compris les écoles de tauromachie si elles utilisent des animaux dans leurs pratiques ».

Enfin, cet amendement envisage d’ajouter une section d) à l’article 16 de la règle, qui précise ce qui est considéré comme des « délits très graves », pour y ajouter « la participation de mineurs à des spectacles ou festivals taurins ».

Source principale (en espagnol) : Publico.es
Adaptation en français : RL