Rassemblement à Arles le 12/9/20, compte-rendu

Du 11 au 13 septembre 2020, alors que les contaminations au coronavirus progressent de plus en plus dans les Bouches du Rhône, a eu lieu à Arles la « feria du riz ». Comme disent de nombreux Arlésiens, c’est une feria sans feria : pas de fête, pas de bodega, pas d’abrivado ; seulement des corridas avec haut-parleurs de musique d’arènes dans la ville et restaurants ouverts jusqu’à 0h30.

Mais l’important pour l’aficion arlésienne n’est pas la feria dont ils se rengorgent à longueur d’année. Emmenés par Jean-Baptiste Jalabert directeur des arènes et Patrick de Carolis le maire, le seul plaisir des aficionados est de voir 18 herbivores torturés et tués en deux jours. Pour ces gens-là, la seule « fête » qui compte, c’est celle-là, faire agoniser et tuer des animaux en public. Un public d’ailleurs très clairsemé, on y revient un peu plus bas.

Vous pouvez voir toutes les photos prises par Julie Wayne en cliquant ici.

Puisqu’il y avait des corridas, No Corrida était là le 12 septembre, avec ses partenaires France Anti Corrida et la FLAC qui ont participé conjointement à l’organisation, comme à chaque feria, d’un rassemblement statique devant le commissariat sur le passage des aficionados se rendant aux arènes. Cette année, nous étions plus nombreux que jamais pour ce type de dispositif (une haie de déshonneur statique) : une soixantaine d’anticorridas sont venus en grande majorité des départements taurins ainsi que deux Barcelonais et trois Parisiens. Le groupe d’Arlésiens s’étoffe et prend de l’ampleur. Nous remercions du fond du cœur tous les militants présents.

En ces circonstances particulières, peu d’aficionados sont passés devant nous. Était-ce en raison des règles sanitaires imposant 5000 spectateurs seulement ? Toujours est-il qu’un certain nombre des habitués de ces lieux sanglants ont pensé tout comme le reste du monde que se rendre dans un lieu clos en pleine explosion du nombre des contaminations dans leur département n’était certainement pas une bonne idée. Ils n’étaient que 4000 présents sur les 5000 autorisés, dont 1000 places offertes et réservées.

S’ils ont été si peu nombreux par rapport aux autres années à remonter l’artère le long de laquelle nous nous installons chaque année, c’est probablement pour plusieurs raisons : parkings installés ailleurs que d’habitude en raison de la distanciation sanitaire, spectateurs qui changent de trottoir, voire font un grand détour pour nous éviter sachant que nous sommes là pour leur imposer notre haie de déshonneur.

Toutefois, comme le boulevard était ouvert à la circulation, puisque les abrivados étaient interdites pour cause de Covid, les automobilistes ont pu profiter de nos banderoles et slogans. Nous avons vu passer quatre « coches de quadrillas » (oui, c’est de l’espagnol, et ils prétendent que la corrida fait partie de notre « culture »), voitures rutilantes avec les matadors-tueurs et leurs hommes de main, qui se protégeaient derrière des vitres en verre fumé et des rideaux. Voilà où passent nos subventions et leurs bidouillages sur nos impôts. Notre haie, supposée être silencieuse, a eu du mal à le rester.

Un aficionado – certainement avec de gros problèmes de vision ou une déficience aggravée en anatomie des mammifères – a prétendu que les photos que nous montrions « ne correspondent pas à la réalité » et affirmé que la douleur infligée aux taureaux par les banderilles étaient de l’ordre d’une piqûre de moustique. Rappelons que les banderilles sont des harpons de 60 cm de long avec une pointe en acier anti-retour de 4 cm, cela fait tout de même un très, très gros moustique, dont le but est de faire abondamment saigner sa victime qui s’épuise en perdant des litres de sang, ce que des dizaines de milliers de photos et de vidéos attestent. Et quand bien même ce ne serait pas douloureux grâce à un improbable miracle qu’aucune observation scientifique n’a jamais réussi à déceler, est-ce que cela justifierait de saigner à blanc un animal pour le conduire à la mort ?

Nous tenons à remercier de sa présence habituelle Thierry Hély, président de la FLAC, fédération dont fait partie No Corrida. Diverses associations étaient représentées telles que L214, One Voice, le Colbac , Alliance Animale, le Groupe Anti Captivité, Tous Terriens Faisons le Lien, VESEA. D’autres, retenues par des obligations, nous ont envoyé un message de soutien : Fondation Brigitte Bardot, Société Nationale pour la Défense des Animaux , Fondation Assistance aux Animaux, Convention Vie et Nature, REV.

Des représentants d’Europe Écologie les Verts ont participé au rassemblement, confirmant l’engagement fort de ce parti politique à notre cause. Il s’agissait de Jean-Pierre Cervantès, élu à la mairie d’Avignon, et de Léa Louard (par ailleurs, médecin), en compagnie de Nathalie Oudot (photo ci-dessus). Nous avons également été rejoints en cours d’après-midi par le Parti Animaliste de Montpellier. Au niveau des médias présents, citons La Provence et le Midi Libre. Un grand merci au Conseil national de l’Ordre des Médecins qui a appelé le Préfet à faire interdire ces corridas en raison des risques de contaminations évidents qu’elles faisaient courir à leurs spectateurs et donc à toutes les personnes qu’ils rencontreront ensuite. Nous remercions enfin Mme Valla, commissaire d’Arles, et ses hommes de leur présence, qui a permis que notre rassemblement se déroule sans incident.

Merci sincèrement à tous. Notre combat continue jusqu’à l’abolition.

A lire en complément l’analyse de Thierry Hély dans L’Indécapant, repris aussi sur notre site.