Un nouveau recul des corridas vient de se produire à Bogota (Colombie). Le Conseil municipal de la capital du pays a approuvé par 32 voix le projet de la conseillère Andrea Padilla visant à décourager les corridas. L’initiative interdit la mise à mort de l’animal ainsi que l’utilisation de tous les instruments de torture tels que piques, banderilles et épées.
De plus, elle ramène les dates de la saison de huit à quatre, et augmente les obligations fiscales pour les organisateurs cette pratique. « Le taux applicable aux spectacles taurins passera de 10% à 20% sur la base fiscale correspondante, et l’organisateur de tout événement taurin doit réserver 40% de l’espace pour la publicité de l’événement afin de signaler la souffrance animale« , a précisé Andrea Padilla.
Tous les frais de fonctionnement des événements taurins, y compris le personnel de la police, doivent être entièrement pris en charge par les organisateurs.
Si l’existence même de ce vote est une excellente nouvelle, révélatrice de l’état d’esprit résolument abolitionniste des Colombiens vis à vis de la corrida, il convient de rester prudent face à ce qui a été décidé. On se retrouve ici dans une situation comparable à ce qui s’est produit aux Baléares (Espagne). En effet, les points relatifs à l’interdiction d’instruments qui tailladent les chairs et de mise à mort risquent d’être annulés en cas de recours des taurins, du fait qu’ils sont incompatibles avec les lois et jugements des hautes juridictions, que le Conseil municipal de Bogota n’a pas le pouvoir de modifier. Seule l’Assemblée nationale peut décider d’une telle réglementation, voire d’une abolition.
Mais quoi qu’il en soit, la mairie de Bogota a parfaitement le droit d’augmenter la TVA applicable et cet aspect au moins devrait être inattaquable et rendre toute organisation de corrida beaucoup plus compliquée dans cette ville.
Merci à Carlos Crespo, membre du Comité d’honneur de No Corrida, pour son analyse.