Dans un article publié par El Confidencial avant le développement de la crise causée par le Covid-19 et repris par Courrier International, un chroniqueur taurin souligne que le virus met certes en danger la survivance de la tauromachie en Espagne mais que cela ne doit pas faire oublier que la vraie menace sur cette industrie est celle posée par le nouveau gouvernement.
Interdiction aux moins de 18 ans en vue
« La raison accidentelle est l’impact que le coronavirus peut avoir sur les ferias exposées à la suspension. Le motif structurel est l’hostilité de la législature nouvellement inaugurée. […] La pression de Unidos Podemos et l’engagement anticorrida explicite du président Sánchez impliquent une action de harcèlement et de démolition, pas nécessairement avec des référendums et des interdictions, mais avec des restrictions économiques et des mesures réglementaires. Aucun ne semble aussi éloquent que d’interdire l’entrée aux mineurs. […] Pablo Iglesias vise à généraliser l’idée que la tauromachie corrompt les enfants et les adolescents. Protégeons-les.«
Modifier les règlements peut être plus efficace que modifier les lois
En effet, la suppression de l’accès des adolescents aux écoles taurines et aux spectacles de corridas pourrait être fatal à la tauromachie. Pablo Iglesias envisage de mettre le seuil d’interdiction à 18 ans.
Ce n’est pas tout : « l’aspect le plus inquiétant à l’horizon pourrait être le développement de la loi sur le bien-être animal. Et des conséquences qu’il peut avoir dans les réglementations les plus prosaïques du transport du bétail, des permis administratifs, des politiques de subventions, des pressions fiscales. Napoléon l’a dit : je ne m’intéresse pas aux lois, je m’intéresse aux réglementations.«
Les corridas en « semi-clandestinité »
Selon le journaliste auteur de l’article , « la tauromachie a perdu pratiquement toute son exposition médiatique en seulement 25 ans, lorsque toutes les radios et télévisions disposaient d’espaces dédiés » sous la pression de plus en plus forte du mouvement anticorrida et d’une société de plus en plus sensible au bien-être animal.
« La tauromachie risque de s’isoler. La publicité s’en échappe. Et un black-out médiatique a été consolidé. Les taureaux sont le deuxième spectacle de masse, mais ils se sont installés dans une sorte de semi-clandestinité, à la fois en raison de l’hostilité extérieure et de la pulsion autodestructrice {…] La santé précaire de la tauromachie – et la viabilité économique des spectacles – ne sont pas en bonne position face à l’opposition de l’administration et du gouvernement.«
Source (en espagnol) : Una temporada fascinante, una legislatura letal