Une candidate LREM aux municipales d’Arles réinvente l’histoire de la tauromachie

Dans le programme de la députée LREM d’Arles Monica Michel – candidate aux élections municipales –  on peut lire :

«Les corridas n’échappent pas au débat sur le respect de la vie. La corrida est un art tauromachique qui s’exerce dans un cadre légal ; il ne doit pas devenir l’enjeu de polémiques idéologiques et mérite mieux que des joutes médiatiques. C’est un fait culturel et un marqueur indissociable de notre territoire. Arles ville de culture, s’honore que des artistes et écrivains parmi les plus reconnus depuis le 17ème siècle aient été séduits par les rituels rigoureusement codifiés des corridas et courses camarguaises qui se transmettent par une éducation dûment socialisée. »

Reprenons quelques points.

  • Même si Monica Michel se découvre arlésienne au bout de 30 ans,  elle a vite été récupérée par l’aficion. Suite à la PPL de Samantha Cazebonne, également élue LREM, elle s’est rendue en délégation avec l’aficion dont l’UVTF, l’ONCT, etc. pour démarcher Gilles Le Gendre, président du même parti qui soutient cette PPL, mais elle pour défendre la tauromachie espagnole.
  • Cadre légal ? Un peu vite dit. La corrida est illégale en France, mais l‘alinéa 7 dépénalise cette illégalité dans 12 départements dits « taurins ». Il est étonnant qu’une députée d’un département taurin ne sache pas cela. Mais pas étonnant qu’elle l’esquive.
  • La corrida, un art ? Un fait culturel ? La corrida est objectivement une série de sévices graves et actes de cruauté sur des animaux, c’est le Code pénal qui le dit, tous les députés devraient connaître ce livre puisqu’ils en votent le contenu.
  • Des polémiques idéologiques ? Nous ne polémiquons pas. Nous voulons l’abolition. Monica Michel, députée de la République Française ne peut ignorer que 75 % des Français demandent l’abolition de la corrida et 86 % l’interdiction de l’accès aux corridas pour les mineurs. Tous ces Français font des polémiques idéologiques ?
  • « Des artistes et écrivains depuis le 17ème siècle ont été séduits par les rituels rigoureusement codifiés des corridas et courses camarguaises ». Allons donc, au 17ème siècle la corrida en France ? Et quel rapport entre les corridas espagnoles et les courses camarguaises ? Et des artistes et écrivains horrifiés par cette barbarie, en a-t-elle entendu parler ? Ils sont pourtant des milliers.
  • Depuis le 17ème siècle, les rituels de la course camarguaise ? Trop drôle… Au 17ème siècle, la course camarguaise était un jeu, ne suivait aucun rituel et n’avait rien de codifié. L’association dite Fédération Française de la Course Camarguaise a été fondée le 2 septembre 1975. Le 10 octobre 1975, la Fédération française de la course camarguaise (FFCC) a été agréée par le Ministère et reconnue comme sport par le Secrétariat d’État à la jeunesse et aux sports. Les statuts types des Fédérations sportives agréées ont été adoptés à Vauvert le 20 décembre 2012 : « Article 1 – L’association dite Fédération Française de la Course Camarguaise, fondée le 02/09/1975 a pour objet de maintenir et de propager le sport constitué par la Course Camarguaise, émanation directe d’un folklore ancestral issu des régions de Languedoc et de Provence, de nature à développer les qualités physiques d’adresse et de courage des pratiquants de ces régions. La fédération a pour objectif l’accès de tous à la pratique des activités. » La FFCC affirme elle-même que la course camarguaise est une émanation d’un folklore ancestral régional français, ce que n’est pas du tout la corrida espagnole, venue, comme son nom l’indique, d’Espagne.

Tout le monde aura donc compris où se situe Monica Michel dans ses efforts désespérés pour grappiller des voix de façon démagogique. Nous vous invitons à la contacter pour lui donner votre avis :

‌http://monica-michel-arles2020.fr
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Dominique Arizmendi, administratrice de No Corrida, référente pour les Bouches-du-Rhône