Après trois élections en une seule année, les partis majoritaires de la gauche espagnole parviennent finalement à un accord préalable pour gouverner ensemble. Le PSOE et Podemos ont signé un pacte incluant le sort des animaux pour la première fois de l’histoire du pays.
Il était prévisible que le prochain gouvernement inclurait les défis environnementaux, mais prendre soin des animaux est un grand pas qui nous permet de voir l’avenir avec optimisme. AnimaNaturalis félicite ceux qui ont fait pression pour que ce paragraphe soit signé par Pedro Sánchez et Pablo Iglesias. Il s’agit du point 3 d’un accord en 10 points :
3.- LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : TRANSITION ÉCOLOGIQUE ÉQUITABLE, PROTECTION DE NOTRE BIODIVERSITÉ ET GARANTIE D’UN TRAITEMENT DIGNE DES ANIMAUX.
La question que nous nous posons au sein d’AnimaNaturalis est de savoir comment cette proposition sera développée dans les politiques concernant les animaux. Si nous examinons les programmes des deux parties, nous pouvons citer au moins des sujets tels que:
- Reconnaître les animaux dans le Code civil comme des êtres sensibles, comme le font d’autres pays d’Europe et d’Amérique latine.
- Équilibrer la législation espagnole en matière de bien-être animal avec les autres cadres juridiques des pays limitrophes et de l’Union européenne.
- Réduire de 21% à 10% la TVA sur les services vétérinaires et de 10% à 4% actuellement pour les produits d’alimentation animale.
- Créer d’un organe de sécurité spécialisé pour traiter les problèmes d’abus d’animaux, comme dans d’autres pays du monde.
- Caractériser le crime de maltraitance des animaux sauvages et augmenter les peines pour l’abandon des animaux domestiques.
- Autoriser l’accès des animaux domestiques dans les moyens de transport et les centres publics.
Ces propositions sont également incluses dans le programme Podemos, qui peut être plus compliqué à appliquer, mais nous aiderons à faire pression pour qu’elles soient réalisées:
- Le contrôle de la production d’animaux de consommation sera amélioré grâce à l’installation de caméras, à des inspections et à l’exigence d’étourdissement avant l’abattage.
- Application de méthodes éthiques pour le contrôle des populations d’animaux sauvages, de sorte que la chasse ne soit pas considérée comme le seul moyen de contrôle.
- Élimination des aides et subventions liées à la corrida et interdiction des spectacles impliquant des violences sur les animaux.
Sergio Torres sur Twitter :
Défendre les droits des animaux, c’est vouloir une société plus juste. Pablo Iglesias était le seul candidat à les défendre lors du débat électoral, comme ils le feront ensemble dans un gouvernement commun et aussi pour les animaux.
Il faut se rappeler d’un accord entre Podemos et le PSOE, ainsi que d’autres partis régionaux, qui réclamaient l’abolition de la corrida dans les îles Baléares, qui finalement – après la déclaration de la Cour constitutionnelle interdisant l’interdiction de la corrida – a été transformé en un règlement strict qui ne permet pas le développement de corrida comme nous l’avons connu. En outre, dans pratiquement toutes les communautés autonomes dans lesquelles une loi a été votée pour interdire l’utilisation d’animaux dans les cirques, le PSOE et Podemos ont soutenu ce type de proposition sans objections.
Nous devons également mentionner que EQUO a présenté l’année dernière une proposition de loi interdisant les spectacles considérés comme « d’une cruauté particulière » à l’encontre d’animaux, tels que les taureaux embolados, les becerradas et d’autres traditions de sang espagnoles. Nous soutenons la proposition en bloc et, étant donné les nouveaux pactes électoraux, Más País serait sur la même ligne.
Aïda Gascón sur Twitter :
Avec l’accord de coalition entre Sánchez et Iglesias, nous avons une opportunité : le mouvement animaliste de toute l’Espagne doit se retrousser les manches pour œuvrer à l’abrogation de la loi qui protège la corrida depuis qu’elle a été classée comme patrimoine culturel immatériel sous le gouvernement Rajoy.
AnimaNaturalis va aussi agir pour leur faire comprendre que l’alimentation est le grand oublié des discours sur le changement climatique, mais c’est là que nous pouvons agir davantage en tant que consommateurs et citoyens. Changer de nourriture pour sauver la planète est une mesure que nous ne pouvons pas continuer à différer. Le gouvernement doit mettre en œuvre des mesures pour promouvoir la réduction de la consommation de viande.
Communiqué d’AnimaNaturalis, cliquer ici pour la version originale en espagnol
Adaptation en français : RL
Sergio Torres et Aïda Gascon sont membres du Comité d’honneur de No Corrida.