Pauvre Arles, pauvre Camargue… Faut-il que leurs intérêts soient à ce point en danger pour qu’ils s’unissent dans leurs leitmotivs répétitifs sur leurs traditions, leur culture, leur identité, etc. ?
Tout d’abord, le maire Hervé Schiavetti, qui sciemment confond feria et tauromachie : « La feria, c’est la culture de notre territoire, de notre pays. […] C’est le moment d’expressions et d’émotions particulières, mais ce sont aussi des économies, des métiers… » Non, la feria , ce n’est pas une culture. C’est plus prosaïquement une manne économique qui va rapporter à la ville, à travers le commerce, la consommation, le tourisme.
Puis David Grzyb, conseiller municipal, premier vice-président d’ACCM, candidat aux municipales, remercie les personnes qui contribuent « à ce que la tauromachie soit au coeur de notre culture. »
Autre candidat aux municipales, adjoint au maire et conseiller départemental, Nicolas Koukas : « La Feria, c’est d’abord la fête du peuple d’Arles, qui sait défendre ses valeurs, et qui est fier de pouvoir les transmettre à la jeune génération« . Des valeurs à défendre ? La feria, c’est une fête où les gens se retrouvent en famille, entre amis pour chanter, boire, danser, s’amuser, faire la fête. Rien à voir avec des valeurs.
Encore un autre candidat aux municipales, le conseiller régional Cyril Juglaret parle de la feria comme « d’un moment où l’on fait une pause, au-delà de tous les clivages politiques, et où l’on se regroupe autour d’une identité, un art de vivre communs. » La députée Monica Michel, dernière arrivée, s’est vite mise au diapason et évoque « la célébration de nos traditions« . Quant à l’adjoint au maire, à la tauromachie, il danse la sévillane avec une membre de la commission taurine.
Pauvre Arles, pauvre Camargue… Où est ton identité ? Où est ta culture ? Où sont tes traditions ?
Dominique Arizmendi
Administratrice, référente No Corrida des Bouches-du-Rhône