La chasse « sportive » abolie en Colombie

Extraordinaire avancée pour la cause animale : la chasse dite « sportive » vient d’être rendue illégale en Colombie par sa Cour constitutionnelle.

Une large majorité des magistrats de la Cour constitutionnelle (7 voix contre 2) a considéré que cette pratique relevait de la maltraitance à l’encontre des animaux. Les normes qui la permettaient ont été éliminées du système juridique, ce qui a pour conséquence de pouvoir désormais pénaliser ceux qui la pratiquent. La pêche n’est malheureusement pas concernée par cette décision, la Cour n’ayant pas été saisie sur cet aspect.

chasse b

La Cour constitutionnelle s’est prononcée sur cette affaire lors de son examen d’un procès intenté par Laura Juliana Santacoloma, une environnementaliste qui avait déjà remporté des batailles constitutionnelles liées à la pratique de l’exploitation minière en Colombie. Un autre succès vient d’être obtenu avec le retrait des lois qui maintenaient possible la chasse à des fins récréatives dans ce pays.

Dans sa décision, la haute cour a précisé que ce type de chasse ne considérait « pas les animaux comme des êtres sensibles, mais comme des ressources disponibles pour la réalisation arbitraire de goûts récréatifs particuliers de l’être humain« . Désormais, quiconque pratique la chasse en tant que sport peut être sanctionné par les peines prévues dans le Code pénal pour maltraitance des animaux. Seuls deux magistrats ont voté contre : la juge Cristina Pardo, secrétaire juridique de la présidence, et Luis Guillermo Guerrero.

Selon la Fédération colombienne de tir et de chasse sportive, Fedetiro, environ 1 000 personnes sont actuellement accrédités pour la chasse. Le règlement stipule que les chasseurs doivent avoir une licence, être inscrits à des clubs et adhérer à la Fédération, qui établit un droit d’inscription de 600 000 pesos par an. La chasse aux animaux à des fins sportives était autorisée dans six espèces: cinq petits gibiers à plumes et un type de cerfs de grande taille.

Le juge Lizarazo a également précisé qu’il ne pouvait pas juridiquement se prononcer sur la pêche sportive, ce point n’ayant pas été touché par la demande. « Le tribunal n’a ni reçu ni évalué d’inculpation de constitutionnalité sur l’éventuelle inconstitutionnalité de la pêche sportive, il n’a donc pas compétence pour statuer en la matière« .

La décision a reçu un avis favorable du procureur général, qui estime que le fait de tuer un animal uniquement pour se divertir ou à titre d’activité sportive constituait une « ignorance indéniable des progrès réalisés en matière de protection des animaux.  » Pour le chef du ministère public, Fernando Carrillo, cela est aggravé par le fait que la chasse implique la possibilité de mutiler des animaux, leur causant des souffrances inutiles, mais aussi les règlements qui permettaient de laisser cette douleur se développer et durer, alors que les animaux étaient blessés ou mutilés.

Source principale (en espagnol) : Semena.com