L’ONU demande à l’Espagne d’interdire les corridas aux moins de 18 ans

Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU demande à l’Espagne de garder les mineurs éloignés de la violence des corridas. Il est précisé que cela concerne toutes les personnes de moins de 18 ans, qu’il s’agisse de pratiquer des corridas (donc de participer à des écoles taurines) ou d’en être spectateurs.

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Il s’agit du septième pays (sur huit pratiquant la tauromachie) à être concerné par de telles recommandations  : Portugal (janvier 2014), Colombie (janvier 2015), Mexique (juin 2015), Pérou (janvier 2016), France (janvier 2016), Equateur (septembre 2017) et désormais l’Espagne. Ne manque plus que le Venezuela, ce qui ne saurait tarder.

Le document complet peut être consulté dans son intégralité en cliquant ici (en anglais, PDF). Il établit l’ensemble des droits qui doivent être respectés par l’Etat désigné – ici, l’Espagne. Voici la clause qui concerne la tauromachie :

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25. Afin d’empêcher les effets nuisibles des corridas sur les enfants, le Comité recommande que l’Etat interdise la participation d’enfants de moins de 18 ans en tant que toreros et en tant que spectateurs dans des événements tauromachiques. 

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Cette décision intervient à la suite de la présentation par la Fondation Franz Weber d’un rapport démontrant que les enfants sont exposés à de la violence physique et psychologique lorsqu’ils sont acteurs ou spectateurs de corridas. Elle fait suite au travail considérable dirigé par Sara Oviedo lorsqu’elle était vice-présidente du Comité des droits de l’enfant jusqu’à l’expiration de son mandat il y a un an.

L’impact symbolique de ces nouvelles recommandations de l’ONU est évident, s’agissant du pays où est né la tauromachie, l’Espagne. Reste à espérer que ce rapport aura un effet, ce qui, à l’heure actuelle, n’a été que très marginal voire inexistant dans les autres pays déjà concernés. Il n’empêche que ce désaveu officiel de la plus haute instance représentant la communauté internationale vis-à-vis de la tauromachie, en particulier à l’encontre de l’Espagne, est un pas de plus vers son abolition.

Roger Lahana

A lire également sur notre site : ONU, mineurs et corridas par Jean-Paul Richier (4 février 2016)