Nouveau vote européen contre les subventions à la tauromachie, pourquoi c’est important

Comme chaque année depuis 2014 à cette période de l’année, les eurodéputés ont voté en large majorité contre les subventions à la tauromachie. Et comme chaque année, leur vote ne sera pas suivi d’effet en raison des règles de la PAC (politique agricole commune) qui ne font pas de distinction entre un élevage de bovins standard et un élevage dont une partie des animaux seront envoyés dans les arènes. De ce fait, impossible d’annuler les aides financières prévues par la PAC et qui s’applique à tous les élevages sans distinction.

subventions euro 2017

Remarquons au passage que, pour les animaux concernés, c’est la mort assurée de toute façon, qu’il s’agisse d’élevage « normal » ou de ganaderias qui fournissent les victimes de la barbarie tauromachique : au bout, tous les animaux sont exécutés, les uns dans les abattoirs, les autres après vingt minutes de supplice dans les arènes, et tous terminent débités sur des étals de bouchers. Les élevages standards envoient 100% de leur cheptel à l’abattoir alors que les ganaderias en envoient 90 à 95%, le reste passant par la case torture avant d’être achevé. Les lobbies taurins ont déjà mis en avant que si les subventions dont ils jouissent devaient être supprimées, elles ne devraient concerner que les 5% des animaux envoyés aux arènes et pas les 95% des autres animaux qui finissent directement à l’abattoir et qui donc devraient continuer à être subventionnés. Ne cherchez pas la morale, il n’y en a pas.

Pour revenir au vote des eurodéputés, pourquoi est-il utile et important qu’il continue à être largement en faveur de l’arrêt des subventions à la tauromachie ? Pour deux raisons au moins.

La première, c’est que cela confirme, année après année, que la plupart des eurodéputés sont résolument contre le fait que l’argent de nos impôts au niveau européen puisse soutenir un divertissement fondé sur la torture, une activité par ailleurs illégale dans quasiment tous les Etats-membres sauf trois (Espagne, Portugal, France).

La seconde, c’est que les règles de la PAC vont être ré-examinées et – on l’espère – améliorées pour permettre enfin de classer différemment les élevages standards et les élevages tauromachiques. Un argument puissant pour demander une telle modification est justement la persistance depuis quatre ans des votes anti-tauromachie, ce qui illustre bien à quel point une part majoritaire des eurodéputés ne veut plus soutenir cette activité indigne de pays civilisés.

Il va bien falloir à un moment que la volonté démocratique de mettre fin à cette aberration finisse par s’appliquer et que les règles s’adaptent pour lui permettre de le faire.

Roger Lahana

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