À Arles, les années se suivent et se ressemblent : cette magnifique ville a été une nouvelle fois, en 2016, souillée par le sang des victimes de sévices graves et actes de cruauté organisés par la famille Jalabert.
La seule différence par rapport aux années précédentes est que dorénavant ce sont les enfants qui s’y collent à la place des parents.
Nous avons déjà eu l’occasion « d’admirer » Jean-Baptiste Jalabert (alias Juan Bautista, pseudonyme d’origine hispanique censé donner de la crédibilité aux délits dépénalisés qu’il réalise dans le sud de la France) complètement hilare avec son copain Casas à la vue d’un taureau agonisant qu’il venait de torturer (voir photo ci-contre)
Nous le retrouvons désormais en homme d’affaires, aux côtés notamment de sa sœur, à la tête de la société Ludi Arles Organisation, afin d’assurer la gestion de la barbarie arlésienne à la place de Papa.
Adieu les frères Jalabert…
Comme nous l’avions indiqué fin 2016, la SAS Jalabert Frères ne pouvait poursuivre son activité de torturomachie en raison, d’une part, du redressement de TVA d’un demi-million d’euros qu’elle a subi, d’autre part de la perte de délégation de service public dont elle bénéficiait auprès de la municipalité. C’est ainsi que le 3 novembre 2016, elle se retrouvait officiellement en cessation de paiement et 13 jours plus tard, le jugement d’ouverture de liquidation judiciaire était publié au Journal officiel.
Le Trésor public a-t-il pu récupérer l’intégralité de la TVA que la SAS Jalabert Frères ne lui avait pas reversée de 2012 à 2015 ? Mystère.
…Bonjour les enfants Jalabert
Dès lors, place au nouveau bénéficiaire de la délégation de service public des arènes arlésiennes. Et comme le hasard fait bien les choses, celle-ci a été octroyée à la société Ludi Arles Organisation, à la tête de laquelle nous retrouvons Jean-Baptiste et Lola Jalabert.
La progéniture de Luc Jalabert fait-elle mieux que ce dernier en terme de performance économique et financière ? Forcément, parce que faire pire aurait été beaucoup plus difficile.
Pour son premier exercice clôturé au 31 décembre 2016, Ludi Arles Organisation affiche un confortable bénéfice de 65 000 €. Ce très bon résultat serait-il dû à une popularité croissante des corridas, et donc à une augmentation du chiffre d’affaires ? Pas du tout, puisque celui-ci est en nette régression. En s’établissant à 2 427 000 €, il diminue de 284 000 € (-10,49 %) par rapport aux dernières recettes affichées par la SAS Jalabert Frères en 2015. Pire même : si nous réalisons une comparaison à durées d’exercices équivalentes (le premier exercice de la société des enfants Jalabert ayant duré 14 mois et non 12), c’est une baisse de 23,28 % qui en résulte.
Non, ce qui a permis à cette société de dégager un bénéfice, c’est la baisse drastique de ses charges. À titre d’exemple et toujours par comparaison avec son prédécesseur, les charges de personnel (c’est-à-dire la rémunération du personnel et les charges sociales afférentes) ont diminué de 59 000 € (-16 %). Logique : les corridas génèrent de moins en moins de recettes, il faut donc diminuer l’effectif employé, ou du moins baisser la rémunération des dirigeants.
Parmi ces diminutions de charges, il y en a une qui interpelle particulièrement : le montant des redevances. Alors qu’en 2015 la SAS Jalabert Frères en constatait pour 141 000 €, en 2016 ce montant n’est que de 105 000 € chez la SAS Ludi Arles Organisation. Ce poste est constitué essentiellement (pour ne pas dire intégralement) des redevances dues à la ville d’Arles dans le cadre de la délégation de service public.
Or, selon la loi, la délégation de service public est un contrat par lequel une personne morale de droit public confie la gestion d’un service public dont elle a la responsabilité à un délégataire public ou privé, dont la rémunération est substantiellement liée au résultat de l’exploitation du service.
En 2015, le résultat d’exploitation de la SAS Jalabert Frères était une perte de 41 000 €. A contrario, en 2016, le résultat d’exploitation de la SAS Ludi Arles Organisation est un bénéfice de 81 000 €. Le résultat d’exploitation est donc meilleur de 122 000 €… ce qui débouche sur une diminution des redevances de 36 000 € ! Moins de redevance à payer lorsqu’il y a plus de bénéfice ? Mais oui, tout est possible quand il faut aider les Jalabert. Merci, Monsieur le Maire.
Il ne s’agit pas là de la seule étrangeté de cette délégation de service public : en effet, comme nous l’avons déjà évoqué l’année dernière, ce contrat de délégation a été octroyé par délibération du conseil municipal du 24 juin 2015. Or, l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés de la société des enfants Jalabert, c’est-à-dire le début de son existence légale, est intervenue le 29 octobre 2015. Confier une délégation de service public à une personne morale qui n’existe pas encore, ou comment révolutionner le droit public…
Un renfort de poids
Diriger une société, quelle que soit son activité, n’a jamais été chose aisée. Mais Jean-Baptiste et Lola Jalabert pourront compter sur les talents d’Alain Lartigue, qui a été nommé Directeur général. Alain Lartigue est notamment co-organisateur des corridas de Bayonne, puisqu’il y bénéficie d’un contrat de mandataire depuis plus de sept ans.
Rappelons que les spectacles de sang bayonnais sur la période 2006-2014 ont cumulé un déficit de 1 million d’euros, et que depuis la municipalité refuse de communiquer le moindre chiffre.
Nous ne pouvons donc que souhaiter à la SAS Ludi Arles Organisation de connaître la même réussite !
David Joly
Trésorier No corrida