150 000 manifestants contre la corrida à Madrid

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« Torturer un animal, c’est torturer une conscience »
Un article de Manuel Dominguez Moreno et Richard Lenoir, Diario16, 11 septembre 2016

« Il viendra un jour où tuer un animal sera considéré comme aussi grave que tuer un homme ». Cette phrase de Léonard de Vinci a été dite en 1472 et 544 ans plus tard, en Espagne, ce que le grand maître florentin a prédit est en voie de réaliser.

L’artiste et militante féministe Cristina del Valle, activiste de la cause animale, s’est adressée avec ces mots à des dizaines de milliers de personnes, 150.000 à la Puerta del Sol de Madrid, au début de la manifestation qui a fait le tour du centre de la capitale pour exiger l’abolition totale de toutes les corridas. Les manifestants ont fait le tour des rues les plus représentatives de Madrid, en chantant divers slogans tels que « Journée nationale de terrorisme culturel », « Ici, nous sommes, nous ne tuons pas» ou «Avec un habit de lumière, ils vont commettre un massacre ».

Léonard de Vinci a annoncé ce jour, qui a commencé par l’annonce de l’abolition du Toro de la Vega, une tradition qui voulait passer pour de la «culture» selon ses promoteurs. Le dernier taureau sacrifié lors de cet événement était Rompesuelas et son visage, comme un hommage, était sur les T-shirts portés par les manifestants qui portaient également une écharpe verte, en opposition avec les foulards rouges utilisés à San Fermin.

La manifestation a débuté vers 17 h. Silvia Barquero, présidente du parti animaliste PACMA, a accueilli tout le monde venu de partout en Espagne.

Après son discours, Cristina del Valle a partagé avec tous les participants des phrases d’intellectuels et d’artistes exprimant leur opposition à la corrida : « Le peuple qui se régale de sang hérite de la mort » (Juan Ramon Jimenez), « Si vous aimez la douleur, la torture et que vous voulez voir la souffrance d’un animal qui ne peut pas se défendre vous êtes un monstre » (J. Sara) ou « Il y a des gens qui embrassent leurs enfants le soir et se réjouissent d’aller voir des corridas » (J. Otero).

Il a également été cité une phrase de l’artiste Eva Amaral : « Les arènes doivent être replies avec de la musique, pas pour tuer des taureaux » et celle du grand écrivain espagnol du XIXe siècle, Concepcion Arenal : « Dans l’arène, il y a quelqu’un de féroce et ce n’est pas le taureau ».

Del Valle a conclu en citant Victor Hugo : « Torturer un taureau pour le plaisir, c’est torturer une conscience », ainsi que la réflexion du scientifique et vulgarisateur Felix Rodriguez de la Fuente : « La fête nationale est l’exaltation maximale de l’agressivité humaine ».

La manifestation a atteint le Congrès des députés, qui a été fortement protégé.

La manifestation, considérée comme celle qui a le plus mobilisé de personnes à ce jour pour la cause anticorrida, a poursuivi son trajet dans la rue Alcalá jusqu’à la porte du même nom en scandant des slogans tels que « Fête nationale, massacre animal », « Moins de violence, plus d’intelligence », »Ce n’est plus le 1er siècle, c’est le 21e », en référence à nouveau à Léonard de Vinci.

Source (en espagnol) : « Multitudinaria manifestación en Madrid contra los festejos taurinos : “Torturar a un animal es torturar una conciencia » (Diario16, 11 septembre 2016)

Version française également publiée sur le site de la FLAC

Traduction Roger Lahana